Harris, Charlaine. Mariage mortel

Si l’on a le temps de retomber poussière entre chaque parution d’un nouveau volume des aventures de Sookie, on devra tout de même avouer que l’éditeur français n’est pas trop chiche en parutions de nouvelles tirées de l’univers créé par Charlaine Harris, ce qui ne va pas de soi pour toutes les séries bit-lit ; on se souvient encore d’Interlude mortel, recueil de plusieurs textes très courts, d’une tournure plutôt légère.

Mariage mortel est un ouvrage beaucoup plus composite et un genre de recueil auquel on est sans doute assez peu habitué et que je comprends comme orienté envers un public « fan ».

Tout d’abord, « Mariage mortel », récit auquel le livre doit son intitulé, est une très longue nouvelle, venant se placer après deux éléments notables :
– Une courte préface de la main de Charlaine Harris, ce qui donne la couleur de l’ensemble : l’auteur communique avec ses fans.
– Un plan très détaillé de Bon Temps, qui comblera les curieux et donne l’autre axe principal du bouquin, à savoir : fournir une bible, un ouvrage de référence, de la série littéraire.

Le récit « Mariage mortel », même si cette histoire paraît vaguement intemporelle, vient précisément se placer, dans l’échelle du temps de la série, après Une Mort certaine et avant Mort de peur. Notre adorable blonde accompagne son patron et ami métamorphe Sam Merlotte dans la famille de ce dernier, afin de faire semblant d’être sa petite amie, pendant un mariage. Nous nous situons peu de temps après le coming out des métamorphes et le village ne voyant pas d’un très bon œil ce mariage « mixte », Sookie se retrouve une fois de plus impliquée dans les émanations violentes de la haine de l’Autre, thème cher à l’auteur. On sera sans doute heureux de retrouver Quinn, qui vite apparu, s’était tout aussi rapidement évanoui du Sookyverse et on se laissera facilement happer par l’aventure qui, si elle ne révèle évidemment rien d’essentiel dans l’intrigue générale des romans, n’est pas pour autant aussi légère que les pimpantes nouvelles d’Interlude mortel.

On entre ensuite directement dans la dimension « bible » de l’ouvrage, puisque Charlaine nous retrace, tome après tome, se qui s’est passé d’important. Une chronologie qui aurait très bien pu servir d’outil de travail, de memento, à l’auteur et à travers lequel j’ai éprouvé un plaisir certain à redécouvrir les grandes lignes de l’intrigue. Par contre, si votre lecture de la série est trop récente, passez votre chemin. Dans la même idée, vous trouverez, étalé, oui oui, sur les 200 dernières pages, un index des personnages avec leur histoire, leurs apparitions, etc. le tout est très détaillé.

L’auteur fait aussi le point sur les nouvelles, dont certaines ne sont pas encore parues en France, puis nous parle de la conception de ses vampires, quelque peu différents des vampires classiques ou riciens. On constate à cette occasion que Charlaine Harris a une certaine culture sur le sujet, contrairement à d’autres auteurs contemporains qui officiant sur le même ring. Petit bonus classique : l’arbre généalogique de Sookie.

On entre ensuite dans la partie « fan » du recueil, avec des quizz (ardus!), des réponses aux fans, parfois très intéressantes, de la part d’Alan Ball et de Charlaine Harris. La partie qui, personnellement, m’a laissée assez froide, est celle qui donne la parole à la présidente du fanclub de Charlaine Harris, même si, quand elle raconte l’histoire de son association et les liens créés, elle s’exprime bien, est authentique, sympathique, tout ça… Ça me paraît difficilement intéressant pour le lecteur franco-européen.

Quelques pages reviennent sur la carrière littéraire de l’auteur et peuvent donner l’envie de porter ses yeux vers d’autres univers de l’auteus. Certaines éloges y sont abusives et il me semble bien me rappeler que c’est dans ces quelques paragraphes que Charlaine Harris est citée comme l’initiatrice d’un nouveau genre, à savoir l’urban fantasy : ben voyons !

J’ai, enfin, particulièrement apprécié la partie « Saveurs de Bon Temps » qui propose quelques recettes tirées de la série, très attachée aux préparations culinaires. Les auteurs en sont Charlaine Harris et ses fans et lecteurs. Nous avons testé La Tarte au citron vert ainsi que le Jambalaya du bout du monde (dans des versions quelques peu modifiées, avec des ingrédients trouvables dans notre contrée et végétariens). Ce que j’ai à dire de cette partie, de manière générale, même si je suis loin d’avoir tout testé, c’est qu’il s’agit de recettes simples mais dont nous n’avons pas l’habitude en France métropolitaine. A cet égard, certains ingrédients nous ferons malheureusement défaut, petit problème que les cuisiniers en herbe sauront aisément palier, mais qui pourra perturber les débutants !

Bref, un bouquin à l’intérêt certain mais hétérogène, qui fera patienter jusqu’au prochain et ultime tome !

Harris, Charlaine. Mariage mortel

Jambalaya du Bout du monde

 

Harris, Charlaine. Mariage mortel

Tarte au citron vert

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