Lofficier, Jean-Marc – Collectif. L’Almanach des vampires

Une nouvelle anthologie consacrée aux vampires voit le jour, cette fois-ci chez Rivière blanche, qui a décidé de regrouper un un seul opus (de près de 450 pages) divers textes parus dans sa collection « Les Compagnons de l’Ombre », consacrée aux méchants de la littérature populaire. Afin de donner une cohérence à la petite vingtaine de nouvelles présentes, Jean-Marc Lofficier, qui a réuni les textes, les a classés par personnage, puisque ces textes mettent en scène des vampires (plus ou moins) célèbres.

Les convives principaux du festin sont donc la Comtesse Gregoryi, créée par Paul Féval, Lord Ruthven, le capitaine vampire, la ville-vampire, les frères Ténèbre, le Comte Orlok, la Comtesse Bathory, la Comtesse Carody, et bien sûr, Dracula, en position centrale. À noter également la présence de la ville-vampire. La ville-vampire s’appelle Séléna, ou le Sépulcre, et se trouve en Slavonie, au sud de la Hongrie. Elle constitue un refuge pour les vampires et n’est visible aux simples mortels qu’une heure par jour.

Bien sûr, les époques et les cadres géographiques sont très divers. Des Balkans, berceau de la mythologie draculéenne, à la Chine en passant par l’Atlantique nord, les auteurs réunis dans cette anthologie nous font beaucoup voyager, y compris dans le temps, entre le Haut Moyen-Âge et la deuxième guerre mondiale. On assistera d’ailleurs aux « débuts » de Dracula en tant que vampire…

Il y a de vraies petites pépites, comme « Les Trois Vies de Maddalena », mettant en scène à la fois la Carmilla de Le Fanu et Victor Frankenstein, autour d’une jeune femme au destin pour le moins compliqué… On y retrouve certaines saveurs de l’œuvre originale et un découpage narratif plutôt réussi. Le récit le plus surprenant est peut-être celui écrit par Brian M. Stableford, grand auteur de science-fiction, qui se déroule sur un bateau en route pour le Nouveau Monde à la veille du XXe siècle, et dans lequel de nombreux écrivains rivalisent d’esprit tandis que les passagers sont peu à peu tués par plusieurs vampires connus… Ou encore celui de David Mc Donald, qui met en scène un vampire polonais, âgé de plusieurs siècles et retourné à l’état sauvage ou presque, aux prises avec les Nazis qui envahissent son pays… Très prenant.

Parmi les récits moins réussis, on citera « La Vampire de la Nouvelle-Orléans » mettant en scène la Comtesse Gregoryi, mais mélangeant allègrement les différentes mythologies, vampiriques ou pas et avec des qualités littéraires discutables. Les récits les plus intéressants sont véritablement ceux qui « empruntent » le moins aux œuvres antérieures. Pour s’y retrouver, l’anthologiste a d’ailleurs établi une sorte de table de correspondance indiquant quel personnage est l’œuvre de quel écrivain. Parmi les plus inspirants, citons Paul Féval, Robert E. Howard, HP Lovecraft ou Alexandre Dumas, aux côtés de Bram Stoker, Joseph Sheridan le Fanu et John William Polidori.

Les façons de tuer les vampires sont diverses et souvent classiques, mais on notera la possibilité de le faire en enfonçant une pièce en or dans le crâne chez Brian Gallagher. Dans la plupart des récits, les vampires se transforment en chauve-souris, en brume ou en molosse, et opèrent par le biais de la séduction ou de la prédation pour piéger leurs proies.

Au final, comme dans toute anthologie, il y a du bon et du moins bon dans cette anthologie rassemblée par Jean-Marc Lofficier. Mais il y a de vraies découvertes, ou des confirmations, qui attireront immanquablement les aficionados.

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