Ball, Alan. True Blood. Saison 3. 2010

Après la deuxième saison et son final pour le moins dantesque, qui laissait planer à nouveau son lot de savoureux cliffhanger, voici venue la troisième saison de True Blood, adaptation télévisuelle de la série La communauté du sud de Charlaine Harris. Une troisième saison qui commence plutôt rondement, étant donné que Bill y disparait dans les premières minutes, mystérieusement enlevé alors qu’il demandait Sookie en mariage. Enlèvement commandité par Russel Edgington, roi du Mississipi qui cherche à retourner contre la reine de Louisiane les vampires aux ordres de celle-ci. Sookie, désemparée, va demander l’aide d’Eric, lequel va lui adjoindre les services d’un loup-garou. Pendant ce temps, Sam Trammel retrouve la trace de ses vrais parents, Tara s’amourache d’un vampire qui va rapidement se révéler psychotique, etc.

Alors que la précédente saison nous avait introduit peu de nouvelles créatures, hormis la ménade, cette troisième livraison de True Blood va considérablement augmenter le nombre de races surnaturelles. Si on comprend que les Loups-Garous auront un rôle central ici (ceux qui ont lu les romans pouvaient déjà s’en douter lourdement), Ball n’hésite pas à mixer des éléments des tomes qui suivent, faisant ainsi apparaître panthères-garous, fées et autres sorciers. Bien plus que cela, il modifie à sa manière la trame principale, en introduisant notamment un passif entre Eric et Russel qui n’existe aucunement dans le roman initial. Les personnages créés spécialement pour la série TV ont également un rôle prépondérant à jouer, Ball prenant en effet le parti de les imbriquer plus en avant dans récit.

Tout ça permet à ceux qui connaissent déjà bien l’univers de Charlaine Harris de suivre avec intérêt la série TV, pour peu que les libertés (et elles sont nombreuses) prises par Ball n’exaspèrent pas. Il ne faut pas croire que le maître à penser pille et dénature l’histoire originale. Chaque déviation semble mûrement pensée, et s’avère avoir un impact durable sur le déroulement de l’action. A vrai dire, si on excepte un dernier épisode mi-figue mi-raisin (certains deus ex-machina sont franchement too much, comme le retour quasi jedi-esque d’un personnage qu’on pensait jusque-là disparu corps et âme), cette troisième livraison est quasi sans temps mort, bourrée de surprise et de rebondissements qui tiennent sans peine le spectateur en haleine. Sookie semble pour une fois moins blonde que dans les précédentes saisons, preuve (peut-être) que son expérience récente est en train de lui ouvrir les yeux, et ce même si certains scènes offrent encore de gros moments d’exaspération pour le spectateur (de même pour Bill, qui gagne en intérêt dans la toute fin de cette saison).

Quelques nouveautés concernant le mythe du vampire sont introduites au cours de la saison. On apprend notamment (pour ceux qui ne connaissent pas déjà les romans), que le territoire américain est divisé en royaumes, eux-mêmes divisés en zones. Eric est ainsi le shérif d’une de ces zones, alors que Russel et Sophie-Anne sont respectivement le roi du Mississipi et la reine de Louisiane. On assiste également à la mort de plusieurs vampires, les corps de ceux-ci se désagrégeant jusqu’à devenir des amas de sang et de débris organiques. Le pouvoir de l’argent sur les vampires sera également mis en scène plusieurs fois, les vampires n’hésitant pas à avoir recours à ce métal pour emprisonner ou torturer leurs congénères (c’est notamment le cas du Magister).

Cette saison va également nous permettre de comprendre un peu plus comment s’est organisé le coming out des vampires, décidé par une sorte de consortium des plus puissants d’entre eux, dont la porte-parole Flanagan est la représentante la plus médiatisée. Pour le reste, on apprendra également que le sang de certaines créatures est capable, dans une certaine mesure, de permettre aux vampires de résister à la lumière du soleil, même si l’attrait pour ce sang met en danger la vie de ces mêmes créatures (je n’en dirai pas plus pour ne pas gâcher la surprise aux futurs spectateurs).

Une troisième saison toujours aussi sympa et travaillée, qui introduit son lot de personnages intéressants (parmi lesquels de nombreux vampires, Russel Edgington en tête), voit certains des personnages secondaires (Tara et Sam notamment) prendre de l’ampleur et évoluer vers une psychologie plus travaillée, résultat des différents traumatismes dont ils ont pu être les victimes. Seul gros bémol à mes yeux : un dernier épisode dont certaines scènes frisent le ridicule.

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Une réponse à Ball, Alan. True Blood. Saison 3. 2010

  1. domi dit :

    Adepte de cette série depuis le début, j’ai bien sûr lu tous les livres. Même eux sont inégaux et parfois bien légers face à ceux d’Anne Rice, par exemple. Ils sont malgré tout plaisants et malgré les écarts entre la série et les romans je crois que je préfère la série et surtout le générique particulièrement réussi !
    Merci de m’avoir annoncé le retour, je cours sur le site de streaming pour une bonne séance

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