Bradley, Clive. Castlevania: Nocturne. Saison 1

Alors qu’il s’apprêtait à fuir les États-Unis avec sa mère Julia, le jeune Richter Belmont assiste au combat fatal de celle-ci avec Olrox, un vampire d’origine aztèque. Épargné par le buveur de sang, l’orphelin parvient à rejoindre les côtes françaises, où il est pris en charge par Tera Renard, une magicienne qui vit seule avec sa fille Maria. Le petit groupe réside à Machecoul, une ville où le pouvoir est partagé entre l’aristocratie et le clergé. Quand la Révolution commence à pointer le bout de son nez, le Marquis, décidé à ne pas perdre ses acquis, fait alliance avec l’Abbé. Ce dernier n’hésite pas à se faire Forgeron, et à créer des chimères surnaturelles aux ordres des vampires. Alors qu’une ancienne esclave et un chanteur d’opéra mulâtre arrivent dans la région, une nouvelle menace se dessine. La comtesse Erzsebet Báthory. Aux yeux des aristocrates, vampires et de l’Abbé, elle apparaît comme la seule en mesure d’enrayer la Révolution.

Castlevania : Nocturne est la deuxième série tirée de la licence Castlevania, après une première série de 4 saisons diffusées entre 2017 et 2021. Ici, l’histoire fait un bond dans le temps, et se déroule en France, durant la période de la Révolution (même si certaines des scènes se déroulent aux États-Unis et aux Caraïbes). Alors que Castlevania exploitait (principalement) la matière scénaristique du jeu Castlevania III Dracula‘s Curse (1989), cette nouvelle itération se focalise sur Castlevania : Rondo of Blood (1993) et Symphony of the Night (1997). On retrouve ainsi Richter Belmont en figure centrale, accompagné d’Annette, de Maria et de Tera Renard. Si dans le jeu, Annette est la petite amie de Richter, les auteurs ne font ici que suggérer un sentiment amoureux entre les deux personnages, qui ne se connaissent pas au début de l’aventure. De fait, la plupart des protagonistes ne sont pas totalement conformes à leur incarnation ludique, et sont rejoints par d’autres, notamment Julia (la mère de Richter) ou Juste, son grand-père. L’histoire suit également un chemin différent, avec son ancrage révolutionnaire, tout en imaginant une alliance contre nature entre l’Église (un de ses dignitaires tout du moins), et les vampires. Le principal antagoniste est ici la comtesse Bathory, qui n’existe pas tel quelle au sein de la licence (même si on peut citer le personnage d’Elizabeth Bartley, présenté comme la nièce de Dracula).

À l’image de ce qu’avait proposé la première série, cette première saison de Castlevania : Nocturne exploite des protagonistes et éléments narratifs du jeu vidéo pour construire son propre récit. Par rapport à la précédente série, la chronologie fait un bond de près de 300 ans, introduisant des héros qui se trouvent liés par le sang à Trevor Belmmont et Sylpha Belnades, héros de la première série. On retrouve également des composantes du lore développés dans Castelvania, comme les Forgemaster, tout cela aboutissant à une cohérence forte avec la série antérieure. Cette fois-ci, les créateurs font se superposer la figure de l’aristocrate et celle du vampire, sous le joug duquel vit la société humaine. L’Église, troisième pouvoir de l’époque, est elle aussi mise à mal : devant le danger qu’elle sent pointer dans la Révolution, elle décide de faire une alliance contre nature.

L’imaginaire vampirique de cette deuxième saison est assez fouillé. On apprend que Bathory a bu le sang de la déesse Sekhmet, dont elle tire ses immenses pouvoirs. Elle peut ainsi commander à la lune et convoquer une barrière de protection. Elle a développé un vrai culte autour d’elle, se faisant appeler Messie et Dévoreur de Lumière. Ses fidèles portent sur le front une marque d’allégeance, sachant qu’elle paraît avoir soumis à sa cause une large part des vampires européens. Le personnage d’Olrox, qui tue la mère de Richter au début de la série, semble lui aussi un vampire très puissant. Il est présenté comme d’origine aztèque, et peut se dématérialiser à loisir. Les autres vampires sont bien moins résistants. Ils ne peuvent se déplacer que la nuit tombée, se délectent du sang des pauvres (car tous les nobles ne sont pas vampires) et vivent dans le luxe et la décadence. Les épisodes intègrent des allusions supplémentaires au thème vampirique, Jules expliquant à Richter que sa femme et son meilleur ami ont été tués par un vampire nommé Lord Ruthven. L’un des protagonistes demi-vampire majeur de la licence (déjà présent dans la première série) fait également son apparition dans le dernier épisode.

Cette première saison est de très bonne facture. Si certains twists scénaristiques paraissent un peu grossiers (l’empowerment de Richter, qui lui donne accès à des pouvoirs surnaturels ancrés dans l’héritage de sa famille), les combats gagnent en l’ampleur et en intensité au fil des épisodes. Il y a un travail notable sur la psychologie des personnages, dont le background est détaillé et permet de justifier leurs choix et inclinaisons. Alors que la première saison de Castlevania avait un goût de trop peu (demi-saison oblige), cette première saison de Castlevania : Nocturne démarre sur des chapeaux de roues.

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