Deats, Sam. Castlevania, saison 2. 2018

Dracula réunit l’ensemble de ses généraux lors d’un conseil de guerre, durant lequel il met Isaac et Hector, deux humains, en première ligne du conflit qu’il s’est décidé à lancer contre l’Humanité. Les autres hauts gradés de l’armée, parmi lesquels Godbrand, un ancien Viking, ne comprennent pas ce choix. Sur ces entrefaites paraît Carmilla, venue de Styrie. Elle semble particulièrement encline à remettre en cause les décisions de Dracula, à commencer par l’incapacité de ce dernier d’avoir fait de sa défunte femme humaine un vampire. Pendant ce temps, Trevor Belmont, Sylpha et Alucard prennent le chemin du manoir Belmont, seul endroit où le petit groupe peut espérer trouver un moyen de mettre un terme aux ambitions apocalyptiques de Dracula.

Si la première saison avait pu laisser un goût de trop peu dans la bouche, car pensée comme une introduction au lieu d’être un arc narratif abouti, ce qu’on peut considérer comme une deuxième partie (huit épisodes faisant suite aux quatre premiers diffusés en 2017) voit enfin les ambitions de ses créateurs se concrétiser aux yeux des spectateurs. Dracula convoque ici l’ensemble de son armée au château, bien décidé à lancer tous les vampires dans une guerre de vengeance. Pour autant, malgré l’ascendant de Tepes sur ses vassaux, l’unité des vampires est sujette à de nombreux vacillements. Les choix du prince sont critiqués par les siens, qui ne comprennent pas la confiance qu’il accorde à deux humains. Et le personnage de Carmilla ne fera qu’ajouter encore un peu d’huile sur le feu. Colère aveugle, ambition, manipulation, trahison sont les maîtres mots de cette saison quand on considère les vampires qui sont en jeu, ou entre en scène à l’occasion de ces nouveaux épisodes.

De l’autre côté, il y a le trio de personnages désormais formé par Trevor, Sylpha et Alucard. Le dernier hériter de la famille Belmont, émérite lignée de chasseurs de vampires, la plus jeune membre d’un clan de magicien et le fils dhampire de Dracula. Si tous les trois, notamment Trevor et Alucard, ont des relations conflictuelles pendant une partie des épisodes, leurs recherches des moyens de stopper les déplacements du château et de détruire Dracula finissent par les rapprocher, et à achever d’en faire un trio complémentaire. Chacun va progressivement accepter le fardeau qui est sien. À commencer par Trevor Belmont, qui va découvrir une partir de l’héritage familial, et prendre en main L’Étoile du Matin, le fouet emblématique des Belmont. Pour Alucard, c’est l’idée de devoir tuer son propre père qui fera son chemin durant les épisodes de cette saison. Quant à Sylpha, elle est en quelque sorte le pivot du groupe : c’est elle qui va permettre aux deux autres d’aller au-delà de leurs différences et de lutter de front.

Cette deuxième saison met en scène de nombreux tropes liés à la figure du vampire, majoritairement hérités du roman de Stoker. Ainsi, l’épisode 2 élabore autour de l’impossibilité, pour un vampire, de traverser une rivière. On verra également plusieurs manières de tuer ces créatures, au fil de la saison. La décapitation et un pieu enfoncé en plein cœur semblent la plus sûre méthode pour en venir à bout, exception faite des vampires les plus anciens, comme Dracula, qui ont une résistance décuplée. Les vampires craignent aussi l’argent et l’eau bénite. L’ordre de Dracula qui enjoint les siens à rester dans le château montre une autre partie du problème : leur besoin de se nourrir de sang est viscéral. Tous semblent dotés d’une rapidité hors du commun. Une fois tué, un vampire se transforme en tas de cendre. Les Belmont représentent un des aspects intéressants du lore : il s’agit d’une famille qui se consacre depuis des générations à l’extermination des vampires, tout particulièrement de Dracula. Quant à Alucard, on découvre que son vrai nom est Adrian Ţepeş, fils de Dracula et de Lisa. Ce qui fait de lui un Dhampir, mi-humain, mi-vampire.

La saison propose des moments d’animation réussis, les combats étant très dynamiques. Mais le morceau de bravoure repose sur la confrontation finale avec Dracula, qui dure un épisode entier, et voit le trio faire face dans un premier temps à la garde de Dracula, puis au vampire lui-même. Il y a certes d’autres affrontements dans la série, notamment l’attaque du château dans l’épisode 7, mais force est de constater que cette saison prend le temps de développer ses personnages. La bande-son de Trevor Moris est quant à elle toujours un des points forts de la série. Le dernier épisode offre également des ouvertures potentielles pour une hypothétique suite (déjà validée par Netflix), faisant le tour des différents groupes de protagonistes avant de baisser (temporairement) le rideau.

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