Deats, Sam. Castlevania, saison 1. 2017

Après que sa femme ait été à tort considérée comme une sorcière par l’Église, et brûlée sur le bûcher, Dracula profère une malédiction à l’encontre des habitants de Targoviste. D’ici à un an, s’ils n’ont pas expié leurs fautes, Dracula réduira le pays à feu et à sang, déchaînant sur eux ses armées démoniaques. Un an plus tard, alors que l’Évêque se gargarise des fausses menaces du vampire, Dracula libère ses créatures sur la ville, et leur ordonne d’annihiler toute vie, pour s’attaquer ensuite aux autres villes de Valachie.

Si la saga Castlevania est un monument du jeu vidéo, qui compte une vingtaine d’itérations depuis 1986, elle n’a jamais à ce jour connu d’adaptation pour le petit ou le grand écran. Les différents projets ont en effet tous échoué jusque-là. C’est ainsi Netflix qui aura permis à l’univers du jeu vidéo de bénéficier de sa première adaptation en série TV, fortement influencée par l’animation japonaise, et par l’approche graphique de Castlevania: Symphony of the Night. Pour autant, centrée autour du personnage de Trevor Belmont, la première saison de quatre épisodes est une adaptation du troisième jeu de la saga : Castlevania III: Dracula’s Curse, édité en 1989 par Konami. Les connaisseurs remarqueront également que le nom de Warren Ellis (Transmetropolitan, Hellblazer, Planetary, le jeu vidéo Dead Space) est attaché au projet, en tant que scénariste. De quoi allécher le spectateur avant même visionnage du premier épisode.

Si le premier épisode peut laisser à penser que Dracula est le personnage central, ce n’est que le temps de mettre en scène la prémisse de l’histoire, au moment où sa femme est brûlée par l’Église. L’histoire se focalise ensuite sur Trevor Belmont, hériter de la famille du même nom, qui erre sur les terres de Valachie depuis que sa famille a été excommuniée. Trevor incarne ainsi le héros malgré lui, qui croule sous le poids d’un lourd passif familial et vit au jour le jour, sans attaches. Mais le personnage à bon fond, ce qui lui vaut de prendre la défense des innocents.

Cette première saison de 4 épisodes est pour le moins courte, et force est de constater qu’elle flirte souvent avec la caricature au niveau de ses personnages. Ce qui en soit n’a rien d’étonnant quand on connaît le jeu vidéo, qui joue avec les poncifs du genre. Et si l’on est davantage face à une introduction plutôt qu’une réelle saison, le résultat est à mon sens à la hauteur. L’animation est fluide, le graphisme colle parfaitement à l’univers et à l’ambiance, la bande-son est pesante à souhait, tout concourt pour marquer les esprits.

Côté mythologie, Dracula est présenté comme doté de pouvoirs incommensurables. Il peut ainsi se déplacer à volonté, maîtrise le feu et la magie, et peut lever des armées de créatures infernales. L’Église, pour peu qu’elle ne dénature pas les enseignements dont elle est censée être la voix, semble la mieux placée pour lutter contre lui et ses sbires. Mais le personnage est également montré comme féru de science (ce qui lui vaut de rencontrer celle qui sera un temps sa femme). On notera également la présence d’un hybride, mi-homme mi-vampire : Adrian Tepes, dit Alucard, fils de Dracula. Enfin, à l’image du jeu vidéo dont elle s’inspire, la série relie Dracula à son avatar historique, choisissant ainsi de contextualiser son récit en Valachie.

Une première saison qui met les petits plats dans les grands, mais s’avère frustrante dans son format particulièrement court, qui met l’eau à la bouche, et pose les bases d’un univers foisonnant, même s’il s’articule sur des jeux déjà connus (eux-mêmes inspirés du roman de Stoker). Vivement la suite, qui confirmera peut-être le potentiel qu’on sent pointer ici.

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