Solvay, Paolo. Les Vierges de la pleine lune. 1973

Karl Schiller est à la recherche de l’anneau des Nibelungen depuis des années. À la faveur d’une recherche, il parvient à localiser ce dernier dans les Carpathes. Le comte Dracula serait en effet le dernier propriétaire connu de la bague, à laquelle on prête d’immenses pouvoirs. Mais Franz, le frère jumeau de Karl, devance ce dernier et parvient quelques jours avant lui au château, où il fait la connaissance de la troublante comtesse Dolingen de Vries.

À défaut d’être un film réussi de bout en bout, Les Vierges de le pleine lune parvient à convoquer pour un seul long métrage des références pour le moins nombreuses, entre la comtesse Bathory, Dracula (le personnage comme le roman, le personnage de la comtesse tirant son nom de celui de la vampire de « L’Invité de Dracula »), la légende des Nibelungen. Un fourre-tout qui permet également à son réalisateur de jouer la corde du vampire saphique, notamment au travers d’une scène entre la comtesse et sa gouvernante.

Le film n’est certes pas exempt de défaut. Il abuse de ses thèmes musicaux (celui qui accompagne l’approche des deux frères du château s’avère rapidement répétitif), certains ressorts sont assez mal intégrés, et la contextualisation assez grecque du château de Dracula est pour le moins incongrue. Reste qu’au niveau de la réalisation, certaines scènes sont de vraies réussites esthétiques, notamment celles où la comtesse se lève de sa baignoire de sang, voire l’étrange cérémonie à laquelle elle se livre dans le dernier tiers du film. Mais ces sursauts sont-ils dus au réalisateur, qui n’a pas eu une carrière particulièrement mémorable (comme le signale Alain Petit dans les bonus), où à la présence sur le plateau de personnalités comme Joe d’Amato ?

Les amateurs de vampire trouveront plusieurs choses intéressantes dans ce film, à commencer par la filiation entre la comtesse Dolingen (la vampire de « L’Invité de Dracula », introduction du roman de Stoker longtemps absente des éditions de ce dernier) et le comte de Dracula. On découvre également un lien entre les pouvoirs des vampires et l’anneau des Nibelungen (celui dont Richard Wagner a mis en scène la saga dans sa trilogie L’Or du Rhin), notamment l’immortalité. Un pouvoir qui nécessite cependant le recours à des cérémonies codifiées, cristallisée par un sacrifice régulier de jeunes vierges pour leur sang. Ce qui associe également le film avec le personnage de la comtesse Bathory, comme le montrent les bains de sang pris par la comtesse.

Un film assez tiré par les cheveux dans son scénario, et qui n’est pas forcément parfait de bout en bout mais propose plusieurs scènes visuellement très réussies (dont une réalisation hétérogène avec quelques éclairs de génie). On appréciera également, en bonus, le passage au crible effectué par Alain Petit sur l’histoire de la comtesse Bathory au cinéma.

Solvay, Paolo. Les Vierges de la pleine lune. 1973 Solvay, Paolo. Les Vierges de la pleine lune. 1973 Solvay, Paolo. Les Vierges de la pleine lune. 1973

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