Les habitants de Schettel, excédés par les exactions de ce dernier, finissent par tuer le comte Mitterhouse, suspecté de vampirisme. Mais au moment de sa mort, ce dernier lance une malédiction à tous ceux qui ont participé à son exécution. 15 ans plus tard, la ville est en quarantaine, une épidémie étrange contaminant un à un les villageois. C’est alors qu’un cirque étrange, Le Cirque de la nuit, fait son apparition. Et que d’étranges disparitions surviennent à nouveau.
Le Cirque des vampires est un film un peu à part dans l’histoire de la production vampirique du studio. Sans même pointer le fait qu’il n’appartient pas aux différentes saga sur le sujet (Dracula, La trilogie Karnstein), et ajoute certains éléments originaux au mythe, on peut également noter que le réalisateur n’est pas un habitué de la société au marteau, et que le scénario a été développé par un duo d’Américains : George Baxt et Wilbur Stark. Mais Alain Schlockoff en dit plus à ce sujet dans les bonus du DVD.
Pour ce qui est du reste, quid du film ? On y retrouve l’ambiance gothique de la Hammer (la réutilisation de décors déjà vus dans d’autres films, dont le village de Comtesse Dracula, et la forêt – également utilisée dans le film de Sasdy – n’y est pas pour rien), avec ses châteaux, ses malédictions et la mise en scène de la lutte entre rationnel et surnaturel. Reste que le film conserve quelques séquelles de son tournage écourté, et manque parfois de clarté dans son propos (même si il n’en est pas moins compréhensible dans l’ensemble). À la différence des vieux Hammer, on pourrait aussi pointer une certaine hétérogénéité dans la qualité des scènes, pas vraiment d’un niveau égal, de même que le jeu des acteurs qui tombe parfois dans la surenchère.
Le mythe du vampire est particulièrement exploité dans le film. Si les scénaristes collent aux caractéristiques habituelles (leurs vampires ont besoin de sang pour assurer leur subsistance, ils craignent les symboles religieux et un pieu enfoncé en plein cœur), il y a pas mal de choses originales ici, à commencer par les pouvoirs qu’ont certains des vampires de se transformer (en chauve-souris, en panthère,…). De même, on ne peut qu’apprécier la mise en scène autour des miroirs (aussi bien concernant le reflet des vampires que du fait que ces mêmes miroirs servent de passage magique). On notera enfin la malédiction du comte Mitterhaus, qui doit lui permettre de revenir d’entre les morts à l’aide du sang des descendants de ceux qui ont contribué à sa chute.
Sans doute pas le meilleur film de vampire de la Hammer, loin s’en faut, mais à n’en pas douter un de ceux qui est le plus original sur sa manière de mettre en scène le mythe, tout en respectant les caractéristiques établies jusque-là par le studio, et s’intégrant dans le moule fantastico-érotique de l’époque.