McNally, Raymond – Florescu, Radu. A la recherche de Dracula

Qui connaît le vrai Dracula, avant son entrée dans la légende, la littérature et le cinéma? Raymond McNally et Radu Florescu, spécialistes de l’histoire de l’Europe orientale, ont enquêté en Transylvanie et fouillé les archives. Ils ont découvert un personnage aux deux visages, entre héros et sadique. Un guerrier qui tient les turcs en échec et se bat comme dernier rempart de la chrétienté, et qui dans le même temps supplicie ses opposants.  Ou commence la légende et s’arrête la vérité historique ? Quel lien existe-t-il entre le personnage roumain et son avatar vampire ?

A la recherche de Dracula est sans doute un des premiers ouvrages à revenir sur le personnage historique de Vlad Tepes, alors que celui-ci commençait à se fondre dans un cadre fantastique initié par Bram Stoker. Les thèses abordées par les deux auteurs, qui détaillent au plus près la réalité historique derrière le vampire, ont ainsi inspiré Francis Ford Coppola pour son film, comme la scène d’introduction le prouve sans nul doute.

Reste que si les deux spécialistes ont largement défrichés le terrain pour les études qui les ont suivi, leur étude apparaît un tant soit peu légère sur beaucoup d’aspect, surtout si on s’est penché sur le minutieux ouvrage de Matei Cazacu, qui a d’ailleurs participé au présent ouvrage. Si on apprécie ainsi leurs recherches concernant Poienari, Bran est un peu trop appuyé (alors qu’on sait aujourd’hui le faible lien tenu par le château avec Vlad). De même que les récits saxons, dont on maitrise mal la part de vérité (et ce même si les auteurs expliquent les origines politique de ces pamphlets, et donc la possible exagération qui est la leur).

Vlad Tepes n’était pas un vampire, pas même dans les récits les plus diabolisant qui sont parvenus jusqu’à nous. Radical dans ses punitions, tortionnaire, sadique, les récits nous présentent pour une part Vlad comme un grand amateur de tortures en tout genre, le pal ayant sa préférence. C’est finalement par hasard, et ses discussion avec Richard Burton puis Arminuis Vambéry, que Stoker est tombé sur l’histoire de voiévode, sans doute séduit par le nom de Vlad Dracula et la sémantique derrière. A-t-il creusé outre mesure la réalité historique derrière le personnage ? Rien n’est moins sûr…

Difficile de minimiser l’impact de ce livre sur la relation complexe que la littérature puis le cinéma ont tissé entre le comte transylvain et son avatar buveur de sang. Reste que si les auteurs ont initié énormément de choses, et ont contribué quelque part à donner une certaine reconnaissante aux bases historiques du mythe, il apparaît un peu superficiel sur de nombreux points. Reste que pour les amateurs du vampire, ce livre reste un mythe à part entière.

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