Ione, Larissa. Demonica, tome 1. Plaisir déchaîné

Tayla Mancuso est tueuse de démons. Mais sa vie bascule le jour où elle se réveille, grièvement blessée, dans un hôpital peu commun. Eidolon, le chirurgien qui lui sauve la vie, est un incube et, malgré la haine qu’elle voue à son espèce, la jeune femme ne peut résister à ses charmes… Tayla est alors confrontée à un terrible dilemme : trahir les siens ou l’homme qui la fait se consumer de désir ?

Mais la séduiante tueuse n’est pas la seule à être en émoi. Et la fascination d’Eidolon pour cette ennemie jurée pourrait bien coûter la vie au démon. D’autant qu’il ne devrait pas perdre son temps avec une humaine : la folie va l’emporter s’il ne trouve pas une compagne démoniaque au plus vite. Eidolon pourrait-il oser l’impensable et s’offrir corps et âme à la tueuse ?
 
Eh bien, nous voilà en pleine romance paranormale avec un amour impossible entre un démon et une femme qui les traque.  Tayla est une Aegis, chasseuse de démons faisant partie d’une société secrète dont le but est d’éradiquer la menace démon, et se retrouvera propulsée au plein cœur de l’univers ennemi contre son gré. Tandis qu’elle se bat contre ses sentiments naissants pour Eidolon, il leur faudra aussi mener l’enquête sur un trafic d’organes démoniaques tout en déjouant les plans des Aegis, qui ne sont pas tous aussi innocents qu’il y paraît.
 
Je vais être franche d’entrée de jeu : ce livre m’a laissé une impression plus que mitigée. Il est vendu comme romance paranormale érotique et ne cache donc pas ce qu’il est, mais le hic n’est pas là. Ce n’est pas non plus que l’histoire est mauvaise ou que le style de l’auteur soit mauvais, même si aucun des deux ne casse trois pattes à un canard. En effet, l’histoire n’est pas très poussée, mais c’est un tome 1 et il pose des bases, et le style est très vulgaire, très oral, et pas très recherché. Le problème se situerait pourtant plutôt au niveau des messages véhiculés par les scènes de sexe.
 
L’univers démoniaque, tout ce monde qui est installé par l’auteur, est, honnêtement, très plaisant. Il y a des éléments qu’on ne retrouve pas partout, et, en cela, c’est très agréable. Mais voilà, les démons sont des êtres libidineux par excellence, et on se retrouve avec un cliché de ces créatures libidineuses contre  des chasseurs de démons bien pensants. Et notre couple de héros va, bien sûr, jouer les Roméo et Juliette version Canal+ le premier samedi du mois. Jusque là, aucun problème. Comme je l’ai dit précédemment, c’est vendu comme de la romance paranormale érotique, et on sait dans quoi on met les pieds. Cependant, on arrive au point qui m’a plus que chiffonnée en tant que femme lors de ma lecture.
 
Pour contextualiser, lors la première scène de sexe, l’héroïne est tellement dans les vapes qu’elle ne sait pas forcément ce qui lui arrive. Elle est en plein rêve érotique provoqué par un autre succube, ce qui fait qu’elle enjoint très peu poétiquement le mâle à la culbuter, avant de se rendre compte de ce qui se passe réellement et de prendre peur. Ça ne semble pas très loin du viol, de mettre quelqu’un dans un tel état physique et d’avoir une relation sexuelle avec droit derrière. Et le fait que ce soit le frère du héros – héros qui est juste et droit, et dont on nous fait bien comprendre qu’il s’agit d’une première et que lui est gentil – ne change rien à la donne. Dans cette optique, il n’y a pas de grosse différence entre du GHB et un rêve érotique d’incube, peu importe qui en profite. Mais le pire, c’est que ce n’est pas le plus choquant.

Ce qui, à mon sens, est pire, c’est que lorsque la relation de Tayla et Eidolon commence à évoluer, elle refuse une relation sexuelle. Tayla a en effet un problème relatif au sexe : elle ne peut pas jouir, et les relations la stressent. Eh bien, quand elle dit non, monsieur se fait la charmante réflexion que, de toute manière, il faut la prendre de force, car c’est la seule manière qu’elle accepte qu’elle en a envie. Et c’est ce qu’il fait. Le fantasme du viol, pas de problème, c’est un autre sujet. Mais mettre ça dans la tête du personnage masculin, c’est plus que dérangeant, car, quelque part, ça cautionne la chose. Et j’ai eu énormément de peine avec ça, pour rester correcte. Cela fait déjà deux simili viols, et ça, c’est avant qu’elle n’accepte de coucher avec lui que parce que sinon il irait coucher avec une autre.
 
Dans l’univers de Demonica, les vampires sont des démons, au même titre que les métamorphes. Si certains personnages secondaires le sont, on en apprend finalement très peu sur le vampire en tant que tel en dehors du fait qu’ils doivent boire du sang, et il faudra attendre un prochain tome, où l’un d’eux sera certainement mis en avant. Mais nul doute que ça arrivera bientôt, puisqu’un des frères d’Eidolon est à moitié vampire.
                                          
Au final, on ne peut pas dire que ce livre est franchement « mauvais ». L’histoire est simple mais pas désagréable et pose les bases des prochains tomes. Il semble juste qu’il y ait quelque chose dans le fond, quelque chose de vicié qui, personnellement et en tant que femme, me donne envie de fuir en courant. Pourtant, j’ai lu des choses bien pires, des histoires dans lesquelles les personnages commettent des actes bien plus atroces pour le plaisir. Mais le problème de Demonica, c’est qu’on le présente au lecteur comme si c’était quelque chose de normal, et je suis incapable d’adhérer à ça.

Une réponse à Ione, Larissa. Demonica, tome 1. Plaisir déchaîné

  1. Vitany dit :

    Mais tellement MERCI ! J’avais vraiment l’impression d’être la seule à voir le problème de ces scènes de sexe ! D’ailleurs, à mes yeux, il n’y a aucune ambiguïté, ce sont bien des viols !

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