Frisch, Patrick. Les Fuzztoons

Dans la Terre du Milieu, les Fuzztoons sont un groupe d’aventuriers tous plus nuls les uns que les autres. Ils sont engagés par les Elfes d’Elrond et par Gandalf pour combattre Sauron !

Grand amateur de Tolkien, je suis toujours curieux de lire des récits se déroulant dans son univers. je pense être assez ouvert d’esprit, mais là trop c’est trop, il faut que le monde sache.

Commençons par la genèse. D’après les dires de l’auteur les Fuzztoons sont les avatars que ses amis et lui ont créés lors de leurs parties de jeu de rôle sur le Seigneur des Anneaux. Pourquoi pas, mais je pense que pour rendre leurs aventures publiables il eût été plus malin de retirer du récit les private jokes les plus obscures, comme l’apparition impromptue de personnages secondaires parfaitement inutiles. Je sais que l’on est dans le registre de la parodie, mais déjà que le récit est décousu, on perd toute crédibilité avec une telle posture.

Car oui, on perd vite le fil de l’histoire, qui n’est qu’un ensemble de péripéties sans queue ni tête, les situations étant des prétextes aux pets de l’un, aux remarques sexistes de l’autre (les Elfes sont gays, ok, mais encore ?) ou aux chutes de fientes d’aigles géants… Et passons sur l’accent allemand des trolls et des orcs… Je crois que j’ai vaguement souri en lisant deux répliques sur 64 pages. c’est peu, beaucoup trop peu…

Au cours de leur périple, les Fuzztoons croisent la route d’un vampire dans un cimetière. celui-ci sort d’un sarcophage de façon très théâtrale, avec vapeurs vertes, costume rouge à jabot et rire dédaigneux. Sa proie est toute trouvée, la jeune fille la plus féminine du groupe ; expert en vampires, un autre aventurier s’approche et le met dans l’embarras en lui prouvant sa ringardise. Le vampire est donc relooké, avec des vêtements de cuir et de vinyle, des ray ban, des piercings et un tatouage « Entrée des artistes » pointant vers son anus. on l’envoie chanter un célèbre morceau des Village People à Rivendell (Fondcombe pour les lecteurs francophones) qui comme chacun le sait est peuplé d’elfes gays…

Le dessin fait très amateur ; sans vouloir le dénigrer, j’ai vu bien mieux chez des fanzineux qui rament pendant des années pour se faire publier…

Bref, au-delà de la bêtise de l’ensemble, c’est le faible niveau narratif et graphique qui pose problème et rendent cet album impropre à la consommation.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *