Wiseman, Len. Underworld. 2003

Selene est une guerrière vampire puissante. Dans la lutte qui oppose depuis des siècles son peuple à celui des Lycans, des loups-garous, elle est reconnue pour être l’une des tueuses les plus efficaces. Jusqu’au jour où elle tombe amoureuse de Michael Corvin, un humain qui se retrouve pris malgré lui dans l’affrontement des deux clans. Mordu par l’un des loups-garous, il devient rapidement l’un d’entre eux. Entre passion et devoir, Selene doit alors choisir son camp…

Dans le genre variation sans âme sur le mythe des vampires, on peut dire que ce premier volet de la série Underworld est proche de remporter la palme. La trâme de départ n’est certes pas des plus originales mais aurait pu donner un résultat moins déçevant. Sur fond de guerre antédiluvienne entre lycans et vampires, un peu à la manière du jeu de rôle Vampire vient se greffer une histoire d’amour impossible entre deux représentants appartenant chacun à une des races ennemies. La mise en scène des clans, de leur organisation, et de la guerre qu’ils livrent aux lycans depuis des siècles peut cependant intéresser le néophyte, pour peu que celui-ci arrive à se plonger dans le néant qu’est le scénario de ce premier film de la série.

Le résultat final est donc cliché à souhait, poussif en diable et les acteurs tout sauf convaincants dans leurs rôles. Non qu’ils n’aient pas le physique de l’emploi (Kate Beckinsale rentre parfaitement dans le rôle de l’implacable tueuse de vampire, et Michael Sheen fait un chef des lycans parfait), mais les dialogues sont pour le moins plat, l’ensemble du film étant surtout orienté dans action dans une veine qui a tout du réchauffé post Blade/Matrix (le bulle time est notamment utilisé à outrance). Un film visuellement très réussi, avec un esthétisme époustouflant tirant parti des récents pavés dans la mare fantastique, mais un film plat, sans réelle saveur, où le spectateur risque d’avoir toutes les peines du monde à accrocher au scénario.

Les vampires tels qu’abordés dans ce premier opus sont donc pour le moins proche de ceux du jeu de rôle Vampire. Craignant la lumière du soleil (les balles aux ultraviolets qu’ont voit dans le film sont d’ailleurs une des seules trouvailles intéressante), se regroupant en clan autour de puissants anciens et s’abreuvant de sang ou autre ersatz d’hémoglobine, les vampires d’Underworld ne se connaissent qu’un seul ennemi mortel : les loups-garous, avec lesquels ils sont en guerre depuis des siècles. Le look des vampires tient cependant de Blade (voire de Matrix pour la prépondérance des cuirs)

Bref quelques idées intéressantes, et un point de départ qui aurait pu donner quelque chose de sympathique. Malheureusement tout cela tombe très vite dans le cliché et la surenchère d’effets spéciaux, ce qui a tôt fait de faire sombre le scénario dans des abysses d’inconsistance. Dommage.

Wiseman, Len. Underworld. 2003Wiseman, Len. Underworld. 2003

8 réponses à Wiseman, Len. Underworld. 2003

  1. 3skell dit :

    Le réalisateur: hey les mecs, on va faire un film de vampire! ça va marcher ça, j’ai une bonne idée qui devrait couvrir au moins 20 minutes de film!

    Les producteurs: et l’heure suivante?

    Le réalisateur: Waf! On s’en fout! On a qu’à mettre des types qui se tirent dessus à la grosse mitraillette dans des couloirs sombres!

    Les producteurs: génial, on signe.

  2. Spooky dit :

    INTERCONNEXIONS SOUTERRAINES
    Décidément la mode cinématographique semble être au référentiel. Après Equilibrium (lire par ailleurs), la série B Underworld prend la même voie. De Matrix (décidément incontournable) à The Crow en passant par Dark City et le manga Gunnm, les emprunts sont nombreux, sans compter l’inspiration de Roméo & Juliette claironnée haut et fort par les producteurs. Il semblerait donc que les jeunes réalisateurs d’aujourd’hui aient du mal à imposer des univers personnels originaux.
    New York, de nos jours (en fait, c’est Budapest, hein, ça coûte moins cher). Les Vampires et les Lycans (loups-garous) se livrent une guerre souterraine millénaire, émaillée par des traquenards posés par les tueurs vampires, dont Selene (Kate Beckinsale) fait partie. Au cours de l’une de ces chasses, elle soustrait aux Lycans un humain “normal”, Michael Corvin (Scott Speedman), qui semble avoir un patrimoine génétique particulier. Cela va déchaîner le conflit, révéler des complicités inattendues, réveiller des terreurs passées… Saupoudrez un brin de romance, et vous obtenez deux lignes de scénario. Le reste, c’est l’équipe artistique du film qui s’en charge ; réalisation typique de clippeur djeunz, effets spéciaux corrects (qu’on me cite un autre film avec des loups-garous crédibles !), même si les vampires n’en sont pas vraiment bénéficiaires (lentilles de couleur et quenottes amovibles) et acteurs convaincants (au premier rang desquels la délicieusement moulée Kate Beckinsale, qui a débuté sa carrière professionnelle en tant qu’assistante d’anglais en France, avant d’être révélée -hum- par Pearl Harbor). A noter que Kevin Grevioux, co-scénariste et auteur de l’idée originale, joue aussi à l’acteur (cherchez un grand Black à la voix caverneuse vu dans La Planète des Singes).

    Au niveau de la contribution du film de Len Wiseman au genre du film de vampires, l’apport est mince. On retiendra cependant l’idée des grands Anciens alternativement réveillés puis rendormis à intervalles réguliers, astuce qui permet de laisser la porte ouverte à une éventuelle suite (ah ! on me fait signe qu’il y aura une suite, bizarre, non ?).
    Pour avoir une vue globale du genre, je ne peux que vous recommander de vous faire un week-end vidéo avec Blade, Entretien avec un Vampire, Vampires, Nosferatu… Et d’oublier Aux Frontières de l’Aube… Pour les films de loups-garous, évitez le portnawakesque Le Loup-Garou de Paris, préférez celui de Londres, sans oublier le sympathique Wolf, avec Jack Nicholson… Si l’on s’en tient au niveau du divertissement, Underworld tient globalement son pari. Par contre, au niveau de l’originalité, on repassera, Len Wiseman, bien qu’étant prometteur, n’est qu’un fan-boy de plus.

  3. O. dit :

    Vous êtes sévères avec un scénario qui propose quelques idées intéressantes sur les relations Lycans / vampires. Il raconte aussi deux histoires amoureuses et infanticides qui se font correctement écho (Viktor-Lucian-Sonja / Viktor-Michael-Selene). Il laisse place à un complot, qui sans être d’une diabolique complexité, est bien mené (la trahison de Kraven et son association secrète avec Lucian). Enfin, il donne un peu de matière quant à l’organisation des sociétés monstrueuses (lycans et vampires). Je trouve cette trame aussi solide, sinon plus, que celle de Blade II du surestimé del Toro.

  4. eelsoliver dit :

    je te trouve un peu sévère avec ce premier Underworld même si je rejoins en partie ton analyse: oui c’est cliché au possible et destiné aux ados!
    Images clippesques, musique speed mais le film possède un certain potentiel qu’il exploite parfois.
    Et puis à côté du 2 c’est un chef d’oeuvre!

  5. Kenshin dit :

    Moi aussi je vous trouve un brun sévère… Étant fan à la fois de loups-garous et vampires, j’ai trouvé intéressant le mélange des deux. Le thème de l’histoire est original, parti sur une bonne idée.
    Ce que je reproche c’est le manque de richesse du scénario. Certes l’idée est bonne, mais quand je regarde le film, je ne peux pas m’empêcher de penser "il manque quelque chose".

  6. ah la la dit :

    Moi je trouve votre commentaire complètement faux. J’ai vraiment aimé ce film, ok il fait un peu cliché et pourtant je le trouve bien mené de bout en bout. Quand je l’ai regardé je suis rester tremblante sur ma chaise jusqu’à la dernière minute… I l est vraiment super, on arrive a s’imaginer le caractère des personnages, ce qui est fondamentale pour se sentir proche d’eux. Et puis franchement auriez-vous penser à ajouter ou enlever quelque chose à se film? Impossible, il est parfait tel quel et l’ambiance colle bien avec la trame de l’histoire et nous plonge direct dedans. De plus, vous ne trouvez pas que c’est justement ce petit manque de quelque chose qui fait tout son charme à ce film et donne envie de découvrir la suite? Non, franchement, je vois pas ce que l’on peut reprocher à ce film…

  7. Skelarh dit :

    J’aime bien ton avis O. 😉 Effectivement, il y a quand même une certaine originalité dans le film. Le trio qui se repete, Vicktor le méchant au final, la traitrise d’un vampire qui trahit sa propre race, un être hybride entre vampire et loup garou, la hierarchie des vampires avec le roulement des vampires pour éviter le poid des âges. Certe l’histoire d’amour n’est pas original un vampire + une humaine, c’est déjà vu et les vampires pseudo moralisateur en guerre qui se nourrit pas de sang, pareil ! Mais, on s’ennuit pas je trouve, le tout est bien ficellé et tient la route en remettant le vampire dans un contexte plus "punk" que romantique !

  8. Ruthven dit :

    Underworld s’inscrit dans la mouvance du cinéma fantastique moderne qui consiste à tuer toute la magie d’un mythe en éliminant le mystère et en créant des mélanges improbables (loup garous et vampires).
    Ici, les vampires et les loups garous deviennent de vulgaires super héros, style Marvel.
    Toute la saga est centrée sur le pourquoi de la guerre entre les deux races (alors qu’à la limite, on s’en fout un peu).
    Arrosez le tout avec une reprise de "Roméo et Juliette" grossière.

    Par contre, le truc que je n’ai vraiment pas compris, c’est pourquoi impliquer les vampires et les loups garous dans une telle fumisterie scénaristique ? Pourquoi pas des chats et des chiens? Pourquoi pas des elfes contre des trolls (ça aurait aussi bien fonctionné)?

    Sinon, les personnages sont traités avec une très grande superficialité (sauf peut être Lucian) et ne dégagent rien.
    Kate Beckinsale passe tout le film à faire des alller-retour du château à la ville et de la ville au château en fronçant les sourcils genre: je suis énervée (comment elle a réussi à garder les sourcils froncés pendant tout le tournage?^^)

    Esthétiquement, c’est beau.On peut pas lui enlever ça mais,il y a vraiment comme un parfum de foutage de gueule dans Underworld.
    C’est du cinéma jetable qui ne laissera pas de trace.

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