Vigne, Jean. Givre, partie 1

Le capitaine Ange Bernier est aussi efficace que mal aimé de sa hiérarchie et de la plupart de ses collègues, à l’exception de Valentin. Alors qu’elle enquête sur un meurtre sanglant commis au Panthéon, plusieurs hommes sous ses ordres décèdent lors d’un face à face avec une créature inconnue. Elle est sauvée par le mystérieux Auguste, qui lui révèle être un vampire, et que les meurtres qui commencent à s’accumuler sont le fait de son frère et de la horde de ce dernier. Dubitative, la jeune femme va pourtant devoir accepter l’incroyable.

Jean Vigne, qu’on avait eu l’occasion d’interviewer il y a quelques années, pour la sortie de sa première série aux Editions du Petit Caveau, revient dans le giron de l’éditeur spécialisé pour une nouvelle série. Cette fois on n’est plus dans le post-apo/SF du Dernier Vampire, mais dans un cadre contemporain, l’histoire se concentrant autour d’une femme-flic du 36 Quai des Orfèvres, qui va se retrouver confronté au surnaturel. De fait, ce premier recueil (la série en comptera trois, chacun regroupant deux épisodes qui auront été publiés au préalable en numérique) est clairement estampillé Bit-lit.

Ces deux premiers chapitres sont assez classiques au niveau du déroulement de l »histoire comme de la narration. J’ai eu un léger doute au démarrage, ayant trouvé les premiers paragraphes un peu lourd stylistiquement parlant, mais le style de Jean Vigne se fait vite plus vif. Une fois de plus, l’auteur montre qu’il a un certain talent pour utiliser avec efficacité le cadre de ses intrigues (ici Paris et ses lieux historiques). L’ensemble se lit sans ennui, le découpage est fluide et le narration ne traine pas en longueur (mais le resserrement des arcs narratifs s’explique sans doute par le découpage en épisodes, destinés à une publication numérique).

Côté mythologie, on est pour le moment face à des éléments très classiques. Les vampires sont des immortels qui ont autant besoin de boire du sang pour survivre qu’ils craignent la morsure du soleil. Ils sont d’une rapidité surhumaine et leurs sens sont décuplés. Néanmoins, on peut diviser leur population entre ceux qui sont des bêtes fauves aux ordres de leur Maître, et ceux qui ont gardé leur libre arbitre. A priori, être mordu par un vampire peut suffire à être transformé, même si les instances supérieures qui régissent la vie des buveurs de sang tuent ceux qui n’ont pas bénéficié de l’éducation d’un Maître.

Un premier opus relativement dynamique, qui pose ses personnages et son univers tout en donnant une belle place à la ville de Paris et à ses grands monuments. Si les codes sont assez classiquement repris, l’auteur réserve quelques surprises dans les rebondissements de son intrigue (notamment dans le deuxième épisode, qui se termine sur un cliffhanger assez brutal). J’attends néanmoins la suite pour voir comment va évoluer le personnage principal.

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