Thomas, Roy – Giordano, Dick. Dracula

Difficile de résumer l’histoire de cette adaptation sans rappeler pour la énième fois les temps forts du roman de Bram Stoker. Les amateurs savent en effet bien comment débute l’histoire, lors du voyage de Jonathan Harker pour la Transylvanie, mandaté par son employeur pour faire à faire avec le comte Dracula, qui désire venir s’établir à Londres. Si les premières haltes de son voyage laissent à Harker un étrange sentiment, il découvrira rapidement que le comte cache un sinistre secret.

En 1973, dans la continuité du Tomb of Dracula auquel il a participé (sans être crédité), Roy Thomas monte un projet d’adaptation du Dracula de Bram Stoker, dont les premiers chapitres ont été publié dans les pages de Dracula Lives ! Reste que le projet s’arrêta avant d’avoir pu être mené à son terme, avant de renaître de ses cendres courant 2004, sous l’impulsion d’un éditeur de Marvel. 30 ans séparent donc les premières des dernières planches, l’ensemble étant malgré tout d’une cohérence (graphique et scénaristique) assez bluffante.

Impressionnant, du coup, de voir de quelle homogénéité bénéficie l’album qu’on croirait aisément avoir été fait d’une traite. Assez fluide, la narration ne souffre pas forcément de son âge, et les passages qui ont été remaniés ne choqueront aucunement l’amateur du matériau d’origine. L’ambiance n’a rien à envier à celle de Tomb of Dracula, le comte vampire partageant par ailleurs quelques traits avec son prédécesseur (la tenue très hammerienne notamment). Il y a certes beaucoup de texte et les bulles sont bien remplies, mais j’ai trouvé cet album nettement moins indigeste que celui (plus récent) scénarisé par Lea Moore. Le seul bémol serait à apporter à la reliure, de très mauvaise qualité et qui se détériore très rapidement.

Le dessin est d’assez bonne facture. Si il a un petit côté figé, il n’en est pas moins très fin, pas forcément très éloigné dans l’esprit de celui de Tomb of Dracula (jusqu’aux cadrages). La couleur ne gâche pas l’ensemble, même si elle est parfois un peu trop simpliste au niveau des décors intérieurs, qui se limitent souvent à des aplats avec dégradés.

Niveau mythe du vampire, on reste strictement dans les codes du roman de Stoker. Si le vampire se repose habituellement la nuit, il peut malgré tout se déplacer à la lumière du jour. Il peut être détruit si on lui enfonce un pieu en plein coeur. Il dispose en outre de capacités d’animorphisme et d’une force surhumaine.

Une adaptation franchement réussie du roman de Stoker, même si elle est parfois un peu bavarde (en même temps, rien d’étonnant pour un projet commencé dans les 7Os). A lire, si vous arrivez à ne pas voir l’objet partir en morceau avant d’avoir tourné la dernière page.

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