Alors qu’elle est aux prises avec un loup-garou, Vampirella est observée de près. Au téléphone, celui qui surveille la vampire aux jumelles échange avec une interlocutrice qui l’enjoint à placer une amulette au cou de la native de Drakulon. Reste que si elle a fort à faire, celle-ci n’est pas dupe et a compris qu’elle est épiée. Feignant que sa volonté a été annihilée par l’artefact, elle se fait conduire auprès d’une mystérieuse commanditaire. Ce que Vampirella ignore encore, c’est que celle-ci n’est pas une inconnue pour elle : elle lui a déjà fait face, quand elle vivait aux côtés d’Adam Van Helsing et du magicien Pendragon.
Vampirella: Mindwarp est une minisérie scénarisée par Jeff Parker. Ce dernier a notamment officié sur Buffy the Vampire Slayer (époque Dark Horse), mais on lui doit principalement des titres publiés chez DC Comics (Batman « 66) et Marvel (Agents of Atlas). S’il a travaillé sur Vampirella durant l’ère Harris, Mindwarp est sa première histoire longue mettant en scène la vampire. Plutôt que de faire évoluer celle-ci face à une nouvelle menace, il choisit de la ramener à son passé, et la replonger dans l’ère Warren, au côté de son amant Adam Van Helsing et de son binôme Pendragon. Le résultat est un arc sympathique, ponctué d’allusions à la carrière antérieure de la sculpturale vampire (voire à sa genèse compliquée). Si la trame n’a rien de vampirique en soi, elle fera néanmoins appel aux caractéristiques de l’héroïne.
Le dessin de Benjamin Dewey est dynamique mais manque parfois d’homogénéité et de détail sur les visages de ses personnages. À ce titre, c’est un peu le point faible de cet arc. La colorisation de Dearbhla Kelley ne brille pas par son originalité : on est sur une mise en couleur informatisée, très standard.
Au début du récit, la trame nous montre une Vampirella agissant seule, à la demande de tiers aux prises avec des créatures surnaturelles. Reste que pour stopper la menace représentée par la sorcière Gruzal, elle devra s’appuyer sur ses alliés d’antan, Adam Van Helsing et le sorcier Pendragon. C’est aussi l’un des intérêts de l’arc, de souligner la solitude du personnage et l’envie qui peut être la sienne de revenir à un moment de son existence terrestre où elle était davantage entourée. De ces capacités vampiriques, on verra surtout qu’elle peut identifier du sang au nez, et cicatriser à grande vitesse. On la verra également se transformer en chauve-souris, et démontrer ses pouvoirs de séduction, qui lui permettent d’asservir certains de ses ennemis.
Vampirella: Mindwarp est une histoire courte qui fait le pont avec une Vampirella du passé, et montre que celle-ci a su évoluer, même si la tentation de retourner à ce passé peut se faire jour. À ce titre, le scénariste joue bien sur les deux tableaux, tout en ne surchargeant pas son récit de clins d’œil trop nombreux.


