Fuentealba, Jacques. Emile Delcroix et l’Ombre sur Paris

Émile Delcroix est un jeune étudiant aux Beaux-Arsestranges. Lors d’une soirée où il assiste à une représentation de Floriane, la jeune artiste dont il est épris, il se retrouve au restaurant face à l’étrange Drussel qui, sous le coup de l’alcool, extirpe de son imagination sa Muse, Graal de tous les artistes. Persuadé que sans cette dernière sa carrière est désormais vouée à l’échec, le jeune homme se lance sur les traces de l’étrange personnage.

Un roman à l’ambiance assez originale, en cela qu’il nous propose de découvrir un Paris des années 1860 où les arts sont une forme de magie à part entière, enseignés à l’Université. Une idée bien maîtrisée qui permet d’écorner la réalité, d’autant que Jacques Fuentabealba ne s’arrête pas là et fait aussi bien appel au steampunk qu’au folklore précolombien, en passant par la Kabbale (via les golems). Un véritable melting-pot qui enrichit savoureusement l’univers du roman, et indique rapidement au lecteur qu’il n’est pas au bout de ses surprises.

La galerie de personnages est dense et très loin d’être manichéenne, tant on découvre au fur et à mesure les secrets des uns et des autres, notamment leurs allégeances. Et si le héros débute seul l’aventure, c’est bien entouré de certains de ses amis et d’alliés de dernière minute qu’il devra affronter le péril ultime qui jette une ombre sur le devenir de la capitale, voire du pays.

Les vampires mis en scène par Jacques Fuentabealba utilisent une imagerie assez classique, même si on ne les voit pas ou prou se nourrir de sang. Ils craignent cependant bien la lumière du soleil, de même que certains pigments peuvent les stopper. Les pieux semblent également une méthode sûre d’en venir à bout. A noter, enfin, qu’il sont atteints d’une forte langueur qui peut, dans certains cas, les faire basculer dans une catalepsie complète, les coupant pour une période inconnue du reste du monde.

Un roman qui accroche progressivement son lecteur, déjà par son univers riche, puis par sa trame qui gagne en ampleur au fil du texte, pour se clore sur un final assez dantesque. Même si le livre est parfois freiné par quelques longueurs (et qu’il aurait peut-être pu être possible de resserrer l’intrigue), ça reste une très bonne surprise en ce qui me concerne.

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