Constantine, Storm. Enterrer l’ombre

Au cœur de la cité de Sacramante, les Artisans Eloim vivent depuis des générations en symbiose avec leurs Mécènes humains, à qui ils apportent leur art en échange de sang, indispensable à leur survie. Mais un mal étrange se répand peu à peu parmi ces vampires artistes : la tentation du suicide. Beth et Gimel, deux Artisans jumeaux, vont alors entreprendre une quête qui les mènera vers les médecins de l’âme de Taparak, réputés pour leur habileté à extirper le mal de la Terrâme humaine.

Enterrer l’ombre est le premier volet du diptyque vampirique de Storm Constantine (en VO, disponible en un tome unique), sorti il y a plus de dix ans maintenant aux défuntes Editions de l’Oxymore. Une histoire particulièrement originale, qui mêle une dark fantasy pour le moins poétique doublée d’une utilisation assez unique du mythe du vampire.

Malgré une traduction française qui n’est pas exempte de lourdeurs, on sent pointer la plume particulièrement inventive et poétique de l’auteur, autant quand elle se penche sur la société de Sacramante que sur les déboires de Rayojini la terrâmienne, qui constituent les deux trames parallèles du récit (chacun des deux personnages intervenant en tant que narrateur). Deux trames reliées par la quête de Gimel et Beth Metatronim, des Artisans désireux de trouver une échappatoire au mal qui contamine les leurs, et met en balance le fragile équilibre que leur race est parvenue à maintenir avec la haute société de Sacramante.

L’univers mis en scène partage une ambiance proche de celles des écrits de Tanith Lee (dont Storm Constantine est l’agent littéraire), et brille par son utilisation jamais vue du mythe du vampire. Se déroulant sur de nombreuses années, l’histoire avance lentement mais voit également ses protagonistes progresser au fil de leurs expériences (pour Rayojini) ou des difficultés que leur race rencontre (pour les jumeaux Metatronim), ce qui laisse également le temps de s’attacher aux personnages (et de les voir évoluer et apprendre).

Les Artisans (tels que les ont baptisés les humains avec qui ils ont pactisé) Eloims (qui est le nom qu’ils se donnent eux-mêmes) sont parvenus à établir une relation donnant-donnant avec certaines familles de Sacramante (alors que leurs pairs survivent comme ils le peuvent dans d’autres régions du monde) : leur maîtrise de la création artistique en échange d’un apport régulier en sang. Ce qui leur permet de se sustenter sur des humains consentants, et de ne pas tuer obligatoirement leurs victimes. Pour le reste, il s’agit de créatures quasi-immortelles (qui ne semblent pas vieillir), dotées de certains facultés psychiques (voyage astral, etc. ). Ils s’assurent en outre la fidélité de leur domesticité en augmentant l’espérance de vie de cette dernière. Mais si leurs Mécènes connaissent la vérité sur les besoin des Artisans, le reste de la population ignore totalement la teneur du lien qui lie les deux groupes.

Un ouvrage qui mériterait largement d’être réédité aujourd’hui, tant il est difficile de mettre la main sur ce premier opus (alors que la qualité de la plume de Storm Constantine est indéniable, de même que les innovations proposées autour du thème du vampire). Reste que ce premier tome mériterait également une traduction plus réussie, de manière à mieux mettre en lumière le style poétique et onirique de l’auteur.

3 réponses à Constantine, Storm. Enterrer l’ombre

  1. Paracelsia dit :

    Je l’avais dévoré sans m’en remettre. J’ai aimé cet univers différent des autres. Il est bon de voir que l’on peut encore être original sur les Vampires.

  2. J’ai adoré les deux tomes. L’univers est très travaillé, le mythe du vampire traité de façon originale. J’aime également l’idée du vampire artiste qui se nourrit du sang des mécènes en échange de son talent. L’un de mes livres préférés.

  3. Emma T. dit :

    J’en ai un lointain souvenir mais c’est une saga qui m’a particulièrement marquée… je suis tombée sur le premier tome par hasard en librairie et me suis laissée convaincre. Très vite, je me suis jetée sur le tome 2 et j’ai eu raison car il est vite devenu introuvable.

    C’est vraiment une excellente histoire de vampiric fantasy et je n’aurais pas dit non à d’autres tomes ! ^^ Jetez-vous dessus si vous le trouvez !

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