Collectif. Vampirella Strikes

Vampirella Strikes est une série en 7 numéros, publiée entre octobre 1995 et octobre 1996. Il s’agit d’histoires indépendantes, durant lesquelles on suit la vampire, en lutte face aux créatures surnaturelles. Le récit prend place après que Vampirella ait appris qu’elle est la descendante de Lilith. Au fil des enquêtes qui composent cette série, la sculpturale vampire sera secondée par Adam Van Helsing, par son vieil ami le magicien Pendragon, et par d’autres superhéros.

Vampirella Strikes voit le jour en pleine ère Harris Comics, qui a racheté les droits du personnage en 1983 (même si aucune nouveauté ne voit le jour avant 1988). Il s’agit d’une des trois séries au long cours publiées par l’éditeur et centrées autour de l’héroïne. Au scénario, on retrouve des habitués, particulièrement Tom Sniegoski, à qui l’on doit notamment la totalité de l’arc Vengeance of Vampirella. Le scénariste n’est pas un inconnu pour les amateurs de vampires, ayant travaillé de manière récurrente pour la licence Buffy (il a ainsi co-écrit la série de romans L’île des Monstres avec Christopher Golden). Ian Edginton, David Quinn et Mark Millar (un régulier du personnage : un Vampirella Master Series lui est consacré) sont également impliqués dans l’écriture des récits. La série est assez libre en termes de continuité d’un épisode à un autre : en dehors de l’héroïne, les antagonistes comme les partenaires de Vampirella changent à chaque nouvelle histoire. On retrouve certes des alliés de longue date (tels qu’Adam Van Helsing et Pendragon), manière d’assurer le minimum syndical de cohérence avec les miniséries et publications de l’époque. Pour l’essentiel, il s’agit de montrer la vampire comme une chasseuse de créature surnaturelle.

Les aspects graphiques sont relativement fluctuants, d’autant qu’un grand nombre d’illustrateurs évoluent au fil des opus. Se succèdent Ed McGuiness, Karl Moline, Jason Temujin Minor, Rudy Nebres, Louis Small Jr. et Caesar. Ed McGuiness deviendra un habitué de la licence, mais les deux premiers numéros de Vampirella Strikes sont ses premières armes dans le monde du comics. Il travaillera par la suite sur Vengeance of Vampirella, et on le retrouvera aux dessins d’une autre histoire de vampire dans Morbius the Living Vampire. Karl Moline est également un nom d’importance : il est le co-créateur de Fray, aux côtés de Joss Whedon. Il a depuis officié sur les saisons 8 et 9 de la franchise Buffy. Vampirella Strikes semble être sa seule participation à l’univers de Vampirella. Jason Temujin Minor et Ceasar ont des petites bibliographies à leur actif. Louis Small Jr est un régulier de Vampirella pour toute la période Harris. Rudy Nebres est, enfin, un cas intéressant : il a fait ses débuts sur le personnage à l’époque de Warren Publishing. Les styles graphiques des différents intervenants sont assez typiques de la période mid-90 : mise en couleur informatique à base d’à-plats, etc. L’ensemble contribue à faire du personnage une icône d’urban fantasy, ses aventures se déroulant essentiellement dans un cadre citadin.

Pour ce qui est des vampires, seules deux histoires de Vampirella Strikes nous apportent réellement du grain à moudre. En premier lieu « A cold day in hell! », écrite par Mark Millar. La vampire se retrouve confrontée à un ancien père fondateur devenu vampire, qui a fait main basse sur un silo de missile en Arctique. Il y a là l’idée, bien avant 30 Jours de Nuits, que la nuit arctique possède un intérêt indéniable pour des créatures qui craignent la morsure du soleil. Le personnage du vampire, qui s’impose à la tête d’une « famille » de plusieurs siècles, en appelle quant à lui à Vampire : La Mascarade. Son projet de déclencher un hiver nucléaire pour plonger la planète dans les Ténèbres peut également faire penser à La Lignée, de Guillermo del Toro. Deuxième histoire d’intérêt : « Thicker Than Water », écrite par Ian Edginton. Vampirella y croise la route d’un ancien prêtre, devenu chasseur indépendant de créatures surnaturelles. Son arme, le kukri, est un clin d’œil à peine voilé à Dracula (c’est le couteau avec lequel Jonathan Harker achève le vampire). Il y a également là l’idée (récurrente dans la série) que le Vatican est au premier rang dans la lutte contre les créatures de cauchemar. Ce récit met enfin Vampirella aux prises avec Lamia, qui possède quelques attributs vampiriques. La morsure qu’elle laissera à la gorge de sa sœur humaine déclenchera ainsi la transformation de cette dernière en vampire.

Vampirella Strikes n’est pas franchement j’ai pu lire de plus réussi autour du personnage éponyme. Pour autant, les deux histoires vampiriques, situées à la fin de la série, proposent des idées et clins d’œil intéressants.

Collectif. Vampirella Strikes

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