Collectif. The bat, numéro 1. Vampirisme et religion

Avant l’émergence du web et de la blogosphère était le fanzinat. Moults publications papiers imprimées avec les moyens du bord par des passionnés qui se chargeaient de la promotion de leurs œuvres par bouche à oreille. Si je suis trop jeune pour avoir pu participer à cette grande époque, c’est toujours avec plaisir que je fais l’acquisition de titres de cette époque. Et ce premier numéro de The Bat ne pouvait y faire exception.

Attiré de prime abord par la superbe couverture de Denis Couchaux, le programme de ce premier numéro avait de quoi finir de me convaincre : Vampirisme et religion. Renseignement pris, le maître d’œuvre derrière le projet n’est autre que Marcel Burel, collaborateur de longue date de Mad Movies. Pas vraiment un inconnu dans le giron du cinéma de genre pour le coup. Décidément, ce numéro se devait figurer sur Vampirisme.com.

Ma lecture terminée, je dois dire que je ne regrette aucunement l’achat. En plus d’ajouter ainsi à ma collection un titre quasi aussi vieux que moi, le contenu des articles qui en composent le contenu est aussi pointu que bien ficelé. Notamment les deux textes principaux qui appuient le sujet de ce numéro, à savoir un article de 7 pages sur la religion dans les films de vampires (agrémenté de nombreuses références de films que je ne connaissais pas, du coup double bonus), et un second de 12 pages sur le thème du vampirisme dans les religions anciennes. Ce second article, pour le moins documenté, s’éloigne quelque peu du cinéma, même si celui-ci reste toujours présent au travers de notes de bas de page.

Intéressant à plus d’un titre, cette publication permet donc de se retrouver quelques années après le Dracula de Badham. Neil Jordan et Coppola ne sont pas encore passés par là, et la perte d’influence du cinéma anglais de la Hammer  est encore assez récente (leur dernier film date de 1979). Les deux articles permettent d’apprécier de manière globale l’intégration de la thématique religieuse dans le cinéma vampirique, en commençant par les religions monothéistes pour remonter ensuite aux mythes antiques et cultes primitifs.

Cerise sur le gâteau, le troisième article d’importance de ce premier numéro de The Bat s’intéresse à Richard Matheson, et passe du coup en revue les deux adaptations existantes à l’époque de son Je suis une légende : le film de Salkov, alors quasi-inconnu, et le The Omega Man avec Charlton Heston, pointant notamment les faiblesses de l’adaptation.

L’ensemble est qui plus est illustré de nombreuses affiches et visuels tirés des films évoqués qui, si ils ne sont pas tous très lisibles (la photocopie n’aidant pas), permettent de se plonger à une époque où Dieu Photoshop n’avait pas la main mise sur toute la chaîne graphique.

Un contenu de haute tenue, des références comme s’il en pleuvait et un souci de crédibilité (et donc de recherche) plus que poussé. Si on ajoute le charme procuré par le découverte de ce type de publication, souvenir d’une époque où les réseaux sociaux et le tout dématérialisé n’avait pas colonisé notre quotidien, on est ici face à un fanzine hautement recommandable.

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