Toyoo, Ashida. Vampire Hunter D. 1985

Dans un futur post-apocalyptique, l’humanité lutte au jour le jour contre les démons, les mutants et autres vampires. D est un dhampir, un être né de l’union entre un Noble (le nom donné aux vampires) et une humaine. Son chemin va croiser celui de Doris Ran, une jeune femme qui a récemment été mordue par le Comte Lee, un très vieux vampire qui sème la terreur dans les environs. Doris va engager D afin qu’il l’aide à mettre un terme aux exactions de Magnus et de ses sbires, avant notamment que Doris, sur laquelle le comte a jeté son dévolu, devienne malgré elle la femme de celui-ci…

Vampire Hunter D est donc une variation post-apocalyptique sur le thème des vampires. Situé dans un futur sombre qui n’est pas sans rappeler celui de Hokuto no Ken, l’histoire de Vampire Hunter D n’en fourmille pas moins de clins d’oeils à la culture fantastique. Chimères, golem, femmes-serpents et autres loup-garous font ainsi leur apparition au fil de l’histoire. Mais le côté futuriste permet également aux auteurs de faire intervenir des mutants, et certains ersatz technologique (les barrière utilisés par Doris pour repousser les entités), ce qui donne un mélange original et pour le moins réussi. L’histoire est celle de la lutte menée par D contre un vampire agé de 10000 an, vampire qui convoite une jeune femme à laquelle D s’attache peu à peu, malgré lui. Le scénario de base peut ainsi sembler peu original, mais greffé à l’univers mis en place pour les auteurs, cette simplicité n’empêcher pas le spectateur de se fondre dans le récit.

L’animation du film (qui date quand même de 1985) a quelque peu vieilli. Il manque en effet une certaine notion de mouvement, par rapport aux productions actuelles. Néanmoins, le chara-design de Yoshitaka Amano pallie grandement aux limites de l’animation. Son trait fin et acéré, et son imagination qui semble aussi bien puiser dans le western que dans les romans gothiques, fait surgir des décors pour le moins travaillés (le château de Magnus en est un bon exemple), de même pour le design des personnages.

Les vampires de ce premier film de Vampire Hunter D obéissent aux codes classiques du genre. Magnus et sa fille sont ainsi des être d’une longévité rare, disposant aussi bien de pouvoir de persuasion que d’une forte maîtrise des arcanes de la sorcellerie. Nimbé dans sa cape, assis sur son trône dans sa sombre forteresse, D a quelque chose du Dracula de Stoker, dont on sent peser l’influence sur les vampires (et même sur D). D quant à lui est un dhampir, un être hybride né d’une mortelle et d’un vampire. Mi-homme mi-vampire, il peut ainsi se mouvoir en plein soleil, et dispose des capacités de régénérations des vampires, ainsi qu’un certains nombres de pouvoirs. Entre autre chose, il a cependant hérité de leur besoin de boire du sang, même si D essaie tant bien que mal de contrôler ses pulsions à ce niveau.

Au final, si le film a quelque peu vieilli, il n’en met pas moins un scène un univers aussi sombre qu’efficace, peuplé de références classiques mises en vis à vis avec une touche futuriste bien sentie.

Toyoo, Ashida. Vampire Hunter D. 1985
Toyoo, Ashida. Vampire Hunter D. 1985
Toyoo, Ashida. Vampire Hunter D. 1985


Une réponse à Toyoo, Ashida. Vampire Hunter D. 1985

  1. Asmodée dit :

    Tout à fait d’accord avec la chronique. Ce film d’animation a vieilli dans la forme mais le concentré de figures fantastiques présentes donne au final un background empreint d’une grande richesse. Certains pourront peut-être desceller dans le déroulement de l’histoire un certain charme empreint de gothisme, voir même de poésie.
    Et puis, rien que pour profiter du charisme sans pareille de D, les amateurs d’animés mâtinés de fantastique vampirique se doivent de prendre le temps d’y jeter au moins un œil.
    A mon avis, ce film doit en fait son plus gros handicape à sa propre suite : Vampire Hunter D : Bloodlust datant de l’année 2000. La comparaison entre les deux œuvres est sans appel, tant au niveau technique que chorégraphique, et même scénaristique (faut pas oublier la somptueuse bande son non plus).
    Mais il se serait malgré tout dommage de bouder son plaisir à voir ce premier opus car il est réellement agréable à suivre. Et puis, comme l’évoque la chronique, il y a l’omniprésente patte artistique de Yoshitaka Amano en prime, et rien que ça, c’est déjà un sacré argument pour les fans de ce talentueux designer !

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