Rosenheim, Céline. A l’encre de tes veines.

A l’image du diable, les vampires sont multiformes et savent dissimuler leur cruauté sous divers masques. Ils peuvent être aristocrates, peintres ou simple rêveurs. Elles peuvent être actrices, comtesses ou filles de joie. Ils arpentent le passé, le présent et l’avenir. Ils se jouent des frontières, de l’Irlande au Japon, de Venise au grand Nord. Ils s’immiscent dans vos rêves de féerie, dans vos cauchemars futuristes. Et s’ils font pleuvoir bien des larmes, ils sauront peut-être vous voler un sourire.

Mais avant de pénétrer dans leur monde, il vous faudra faire une offrande car ce livre s’écrit à l’encre de vos veines. Même si il s’agit d’un recueil fait d’une main, les styles abordés sont très diversifiés. Aucune histoire ne ressemble à une autre, que ce soit le style, l’époque ou le personnage principal, tout est très différent. Nous pouvons, par exemple, passer un moment en compagnie d’un elfe, d’un vampire, d’une mère… Une seule chose reste tout au long de ces écrits : ce côté sombre et fataliste. On retient de cette lecture, une certaine langueur. C’est comme une musique douce et mélancolique qui rythme l’ouvrage. D’ailleurs, l’auteur nous indique à chaque début de nouvelles, le titre d’une chanson pouvant accompagner la lecture.

Le vampirisme y est utilisé sous toute ses formes, tantôt psychique tantôt sanguinaire. Cette diversité est très enrichissante et nous permet de plonger dans des univers vampiriques parfois peu conventionnels. Une allégorie du mal contre le bien tout le temps présente lors de la lecture. De grandes questions existentielles se posent comme le mal est-il toujours là où on l’attend ? Une lecture pleine de déchirement, de bascules entre bien et mal. Ici, rien n’est défini par les codes, tout est possible et envisageable.

J’ai eu lors de cette lecture plusieurs fois de petits pincements au cœur, tellement l’écriture nous permet une immersion totale dans ces courtes nouvelles. On s’attend parfois  tellement à avoir une fin plus conventionnelle que l’on se laisse avoir par la chute. Le style soutenu, les vers et autres textes très poétiques rajoutent une touche précieuse et très soignée à ces textes mordants. Je vous conseille vivement cette lecture et notamment la nouvelle intitulée : « L’enfant Lune » !

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