Voyage sur les terres de Barbe-Bleue – 05/08/09 : Machecoul et Nantes

Quelques jours après la visite de Tiffauges, un temps pas forcément très conciliant pour nous laisser faire bronzette nous pousse (encore que, vous vous en doutez, on est pour le moins motivé) à poursuivre notre périple sur les pas de Gilles de Rais. Levés à 9h00, nous prenons donc la voiture direction Machecoul, où est né Gilles de Rais en 1404.

Après un trajet pour une fois sans encombre (pas d’erreur dans les directions, pas de déviations nous envoyant en rase campagne), nous parvenons donc à Machecoul. Pas un seul panneau ne semble indiquer la direction du château, aussi pénétrons-nous dans la ville sans trop savoir où nous allons. Alors que nous sommes presque sortis de la ville, nous avisons une direction « Château de Gilles de Rais »… dans le sens inverse du nôtre. Les ronds-points étant légion dans la région, nous avons l’occasion de changer notre direction quelques centaines de mètres plus loin. Nous finissons par déboucher sur une sorte de place, délimitée d’un côté par un ruisseau. Nous nous garons donc, espérant avoir trouvé, à quelques encablures près, l’objet de notre venue.

Maintenant à pied, nous longeons donc une sorte de petite forêt, et finissons par déboucher sur une porte surmontée d’un panneau « château de Machecoul ». Manque de pot, la dite porte est on ne peut plus close, les visites n’ayant a priori lieu que le mercredi. Alors que nous cherchons un moyen de prendre quelques photos des ruines qu’on devine au-delà, nous tombons sur un petit chemin. Senhal me décide alors à aller voir où peut bien nous mener cette allée à travers champ.

Revenus à la voiture, nous prenons donc la direction de Nantes, où Gilles de Rais fut emprisonné, jugé et exécuté. Après une route sans encombre, nous arrivons sur le périphérique nantais, qui ceinture la ville, et prenons la direction du centre. Une déviation tente à un moment de nous perdre autour de la vieille ville, mais nous parvenons à rejoindre un parking souterrain a priori pas trop éloigné des lieux que nous cherchons à visiter.

Nous déambulons un petit moment dans la vieille ville, non sans avoir bu un café pour remplir un minimum nos estomacs. Nous errons un moment dans les rues de la ville, avisons quelques commerces intéressants (dont une boutique qui propose un choix impressionnant de savons à la coupe), et débouchons tout d’abord sur le château de Nantes. Il s’agit en fait du lieu où Gilles de Rais a été emprisonné à partir de son arrestation. Dans les lieux, pas un écriteau ni une plaque ne mentionne ce fait précis. Nous visitons cependant la cour intérieure, prenons des photos des différents bâtiments (lesquels semblent avoir beaucoup été modifiés, ou améliorés à travers les siècles), et tombons par surprise sur un étrange spectacle. Les douves du château, qui semblent habituellement un lieu de villégiature, ont été fermées au public et une meute de loups y vaque à ses occupations, sous les yeux de la foule.

Une conversation avec une des commerçants dont le magasin est attenant au château nous éclaire bientôt sur le pourquoi de ces loups. Il s’agit en fait d’une des œuvres mises en place dans la ville à l’occasion de la biennale d’art contemporain. La commerçante en question nous conseille par ailleurs d’aller jeter un œil à une autre œuvre, place du Bouffay, où des oiseaux font frémir des cordes de guitares électriques au fil de leurs errements. Ca tombe bien, le Bouffay, où a été prononcé la sentence du procès de Gilles de Rais, fait parti des lieux de la ville où nous comptons bien aller jeter un œil. La boutique où nous sommes propose un choix assez hétéroclite de gadgets comico-écolos. Après avoir craqué sur deux sympathiques canards phosphorescents, nous nous dirigeons donc vers la cathédrale, située à quelques pas de là.

La dernière étape de notre visite nous mène place du Bouffay, haut-lieu de la vie administrative de la ville à l’époque de Gilles de Rais. C’est sur cette place, devant une immense foule, que fut annoncée la sentence qui devait conduire à la corde le comte de Rais. La place circulaire ne laisse plus guère apparaître de traces de cette époque, hormis les restes d’une vieille façade sur une maison à gauche. La place abrite donc, comme nous l’avons appris quelques instants plus tôt, une œuvre d’art conceptuelle sonore. Une immense cage, située au milieu de la place, abrite quelques guitares électriques, posées à plat sur des pieds, et branchées à des amplificateurs réglés avec un maximum d’echo. Dans la cage, des oiseaux volètent ça et là, effleurant très régulièrement les cordes, quand ils ne se posent pas tout simplement dessus, ce qui suscite des sons aussi intrigants qu’hypnotiques pour qui apprécie la sonorité électrique des guitares. C’est sur ses entre faits que se termine notre virée nantaise sur les pas de Gilles de Rais.

3 réponses à Voyage sur les terres de Barbe-Bleue – 05/08/09 : Machecoul et Nantes

  1. Merlin dit :

    Quelques mots pour vous signaler que le château de Machecoul appartient à Bernard de Grandmaison qui organise lui-même des visites le mercredi, mais aussi d’autres jours sur rendez-vous. On peut prendre contact par l’intermédiaire de l’office du tourisme de Machecoul.
    La société des historiens du pays de Retz n’organise pas les visites. Dans le cadre de l’initiation de l’histoire du pays de Retz pour les jeunes scolaires, de l’école au collège, les Historiens du pays de Retz ont créé une structure appelée "les cadets de l’histoire" qui propose des animations, dont la découverte de Machecoul au Moyen Age. C’est seulement dans ce cadre, que la société des historiens est liée à la visite du château. Mais, là encore, la visite est présentée et commentée par Bernard de Grandmaison.
    La visite payante sert à financer les frais liés aux recherches archéologiques, les archéologues intervenant à titre bénévole. Cette visite – conférence est très intéressante.
    Quelques remarques sur le personnage : Gilles de Rais n’est pas né à Machecoul mais à Champtocé (49). Quant à la confusion Barbe-Bleue / Gilles de Rais, on peut en discuter pendant des heures…

  2. topaze dit :

    Pour ceux qui sont intéressés par Gilles de Rais, un spectacle est donné tous les ans, fin juillet. C’est le spectacle "Gilles de Rais", donné par l’association Rais Créations, qui relate la vie au début du XVème siècle, en centrant l’histoire autour du personnage de Gilles de Rais. Cette année le spectacle a lieu du 20 au 23 juillet (toutes les informations sont sur le site raiscreations.com). Désolée de ne pas pouvoir vous dire si le spectacle vaut le détour, puisque que je ne l’ai jamais vu. Mais d’après l’opinion de ceux qui y ont assisté, il serait grand temps que j’y assiste, étant donné que je suis à 10 mn de Machecoul.
    Petite info supplémentaire, on peut voir à Saint-Etienne-de-Mer-Morte (c’est là que j’habite :)), une plaque sur le clocher de l’église relatant l’arrestation de Gilles de Rais. Après avoir pénétré dans l’église de ladite commune, il s’est emparé du clerc présent et s’est enfermé dans le château qu’il possédait à St-Etienne.
    Quant à son lieu de naissance, c’est comme pour la nomination "Barbe-Bleue", on pourrait en parler pendant des heures. Certains disent qu’il est né au château de Champtocé-sur-Loire, d’autres revendiquent sa naissance au château de Machecoul.

  3. Brad dit :

    Le spectacle est super. Le propriétaire est un passionné et peut vous raconter l’histoire du château pendant des heures. Un plan d’époque a été découvert à Paris et indique que la château est bien plus vaste que ce qu’il reste aujourd’hui. Bernard vous en dira plus…
    L’autre élément troublant c’est le passage sous-terrain qui existe entre le château et St étienne de Mer morte et Ste croix à machecoul. Le propriétaire m’a affirmé qu’il n’existe pas; pourtant, d’après les habitants de Machecoul, il existe bel et bien mais il est en partie éboulé (tous les natifs de Machecoul vous diront avoir joué étant gosse dans l’entrée du passage). La sortie du passage (à Ste croix et à St étienne de mer morte) n’est pas officiellement connue mais certains habitants vous diront qu’ils ont des infos à ce sujet.

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