Suwa, Ayako. RH+, tome 1

Makoto et Ageha sont deux lycéens en apparence ordinaires qui vivent au Gecchôkan. Le dirigeant du centre, Kiyoi, s’occupe d’eux du mieux qu’il peut, mais tous ces pensionnaires sont en fait des vampires ! Chacun avec son passé plus ou moins douloureux (Makoto, mi-humain mi-vampire, fut jeté dans une église par sa mère qui le traitait de monstre et Ageha fut transformé en vampire par Kiyoi alors qu’il avait été gravement brûlé et allait mourir…), les membres du Gecchôkan tentent de résoudre les affaires criminelles de la nuit auxquelles la police ne veut pas se frotter…

Nouveau venu dans la famille des shojo aux dents longues, RH+ reprend le thème de la pension de famille (que les habitués du genre rattacheront facilement à des séries comme Love Hina ou Maison Ikoku, même si ces dernières sont bien plus légères) et l’adapte au mythe du vampire. Ainsi, les 4 héros de ce premier opus vivent ils sous un même toi, sous l’égide du plus âgé d’entre eux, Kiyoi. Le lecteur découvrira au fur et à mesure le passé de chacun, même si de grosses zones d’ombres restent de mise une fois tourné la dernière page. On apprendra ainsi peu de choses sur ce qui lie Kiyoi à Mister et sa famille, même si le lien semble perdurer depuis plusieurs générations. De même, rien ne filtre sur la transformation du vampire centenaire, où celle de la plupart des jeunes vampires qu’il a pris sous ses ailes.

Le ton de l’ensemble est tantôt léger, tantôt pesant. Aucun choix strict n’est fait entre les deux ambiances, ce qui peut paraître assez déstabilisant. Les scénarios des différents chapitres appuient par ailleurs cette impression, et montre que les protagonistes, s’ils ont fini par se construire un vrai foyer, n’en restent pas moins des vampires, et que le self-control est parfois difficile à conserver pour eux, tout comme leur capacité à mener une vie normale tout en ayant des besoins totalement différents du commun des mortels.

Le dessin est classique du genre. Le trait est fin et précis, les décors réduits à leur plus simple expression. Quelques effets de déformations, ou l’emploi de code typographiques caractéristiques du manga humoristique appuient une fois de plus l’ambiguïté de l’atmosphère. Le dessin est par contre peu dynamique, ce qui donne un aspect pour le moins contemplatif à l’ensemble, qui ne propose que très peu de scènes d’actions, l’essentiel de l’intrigue se concentrant sur la psychologie des personnages.

Les vampires mis en scène ici peuvent supporter la lumière du soleil, et se nourrir d’autres choses que de sang, même s’il ont besoin d’un apport régulier en hémoglobine (qu’ils absorbent essentiellement via des poches de sang), même s’il leur arrive de partir en chasse. Ils ont une grande capacité de régénération, mais semblent encore sujet au chlorophorme. Enfin, les symboles religieux n’ont pas l’air d’avoir un effet notable sur eux.

Un premier opus pas foncièrement mauvais, mais qui reste essentiellement introductif, et ne permet pas encore d’évaluer le potentiel de la série. Néanmoins, quelques pistes intéressantes sont distillées ça et là. Les prochains opus devraient nous dire si la série prend davantage son envol, ou reste cantonné à un aspect essentiellement contemplatif.

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