Stoker, Bram. Le journal perdu de Bram Stoker

La sortie de ce journal perdu est une surprise de taille pour les amateurs de l’auteur de Dracula. Car si on sait maintenant que les notes d’écritures du roman vampirique par excellence existent bien, et qu’elles ont servi de matière première à de nombreuses études sur la genèse de l’oeuvre, c’est finalement le journal de Bram Stoker qui bénéficie d’une édition papier grand public, à l’occasion des 100 ans de la mort de l’auteur.

Si les chercheurs trouveront sans doute un intérêt à cette publication, qui se pose comme une sorte de témoignage des méthodes de l’auteur, ses sources d’inspirations et centres d’intérêts, difficile d’imaginer le grand public se passionner pour la chose. La structure et le paratexte de cette publication ont beau être intéressants (l’une donnant matière à l’autre pour lever le voile qui recouvre un auteur finalement mal connu chez nous), la matière première n’en est pas moins aussi frustre que disparate.

Si le livre condense quelques poèmes et anecdotes qui mettent en évidence certains des centres d’intérêt de l’auteur, la majeure partie des notes de Stoker sont constituées par des mémos assez lapidaires, pistes et idées éparses jetées ça et là pour ne pas les oublier. Alors oui, on en apprend pas moins que l’auteur avait une certaine prédisposition à l’humour (ce qui ne transparaît pas toujours sous sa plume), qu’il n’était pas à l’aise dans sa peau (anecdotes à l’appui), l’ensemble est à mon sens trop hétéroclite pour être véritablement intéressant. Ce qui n’enlève rien au travail des auteurs qui ont travaillé sur cette version du journal, qui ont fait un travail de fourmi pour expliciter au mieux les références, et finalement relier l’auteur avec le contexte historique et social où il a vécu.

Si un des chapitres est effectivement consacré aux notes reliées à Dracula (ce qui permet de découvrir certains thèmes et idées présents dans le roman, notamment les bases de ce qui deviendra Renfield), c’est loin d’être la matière principale du livre, qui est davantage axée sur Stoker l’homme (et par extension l’auteur) que sur la genèse de son roman phare.

Au final, un ouvrage plus qu’anecdotique, qui propose à l’amateur de Dracula de découvrir certains traits de la personnalité de l’auteur, à travers ces notes éparses. Si la recherche effectuée pour donner une cohérence à l’ensemble est bien là, le résultat ne risque par contre pas franchement d’intéresser le lecteur lambda. Car le résultat est pour le moins rébarbatif.

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