Hite, Kenneth. The Thrill of Dracula

Game designer reconnu, Kenneth Hite propose avec ce Thrill of Dracula une aide à la création de scénario pour le jeu de rôle Night’s Black Agent. Mais l’approche de l’auteur, sa manière d’analyser chaque film, de les classer et d’en extraire matière à de nouvelles créations rend la lecture de cet ouvrage pertinente pour tout type de créateur, du romancier au réalisateur en passant par le MJ en phase de création de scénario.

Après une partie introductive où il explicite son approche et analyse à la fois le terreau historique de Dracula et le découpage du roman de Stoker, Kenneth Hite passe au plat de résistance : un passage en revue complet des films mettant en scène le comte vampire, depuis Nosferatu jusqu’à Dracula Untold.

L’approche y est autant critique (Hite détaille ce qui fait selon lui les points forts et points faibles du film vis à vis du roman d’origine : jeu des acteurs, ajustements scénaristiques…) que mythique : il s’attache en effet à pointer l’apparition de telle ou telle caractéristique (première apparition des crocs à l’écran, de la cape…), ce qu’il définit comme mythèmes, en profitant au passage pour revenir sur l’historique de certains tournages ou de certaines trames (comme l’impact du Dracula de Dan Curtis sur le Dracula de Coppola), avant de pointer toutes les briques de scénario pouvant servir de point de départ à de nouvelles histoires.

Hite n’hésites pas à écorner certains films (le Coppola en prend ainsi pour son grade, de même que celui de John Badham). Mais l’auteur justifie chacune de ses prises de position. Par ailleurs, si l’essentiel des films passés au crible de cette analyse nous est connu, la liste recèle quelques raretés difficilement trouvables par chez nous, qu’il s’agisse de films anciens (le Lake of Dracula de Michio Yamamoto) ou plus récents n’ayant pas bénéficié d’une quelconque sortie sous nos latitudes (Dracula’s Curse de Leigh Scott).

L’ouvrage est certes court (92 pages) mais ne manque pas d’intérêt, autant pour le passionné désirer de creuser la généalogie des films sur Dracula que pour le créateur en mal d’inspiration. On pourrait cependant regretter que l’auteur se cantonne au cinéma, alors que Dracula a eu une descendance tout aussi dense (voire davantage) en littérature. Peut-être matière à un prochain opus ?

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