Shan, Darren – Arai, Takahiro. Darren Shan – Le cirque de l'étrange, Tome 1.

Il y a des jours, comme ça, où l’on a l’impression de lire toujours la même histoire. Seulement, au fil des adaptations, il y a des différences bienvenues ou malvenues, qui en font un objet à part, par moments meilleur que l’oeuvre originale. C’est une réflexion qui pourrait s’appliquer à ce manga, qui adapte la série de romans à succès de Darren Shan, en suivant la tomaison.

Ainsi l’adaptateur nippon s’attarde-t-il sur certaines séquences et passe plus rapidement sur d’autres. Parmi les parties les mieux loties, la façon dont Darren et son ami Steve, collégiens, en viennent à assister à une représentation du Cirque de l’Etrange, une troupe composée de personnages difformes, étranges, et au sein de laquelle Steve reconnaît Vur Horston, un vampire âgé de plusieurs siècles. Ce dernier voulant devenir un saigneur de la nuit, il va voir la créature en question. Mais celle-ci le repousse, estimant son sang diabolique ; entre-temps Darren a subtilisé madame Octa, la tarentule apprivoisée du vampire, qui mord accidentellement Steve, provoquant sa paralysie. Prêt à tout pour sauver son ami, Darren accepte de devenir un semi-vampire, et d’assister Horston (qui se fait appeler Larten Crepsley) dans ses tâches. Il devra donc dire adieu à sa vie de mortel, sa famille, ses amis…

Ecrit dans un style tout à fait adapté aux adolescents, il est tout à fait normal que le roman soit adapté en manga dans un style graphique idoine. Arai n’est pas un foudre de guerre, mais il a un style efficace, avec pas mal de gros yeux et de cadrages un peu foutraques. Il met l’accent sur la phase de « réveil » du jeune vampire, sa découverte progressive de ses pouvoirs mais aussi de ses défauts, comme son appétit presque insatiable. Arai se permet quelques libertés avec le roman, mais dans l’ensemble il en garde à peu près l’esprit. Par contre, une scène m’a semblé aussi inutile que résultant d’une faute de goût : à la fin du tome 1, Darren donne la main à Crepsley, alors qu’à l’origine, il se méfie à l’extrême de cette créature qui lui fait peur, et qu’il lui a carrément dit qu’il ne lui ferait pas confiance. Au niveau de l’ambiance, Arai joue avec le côté « freaks » du Cirque, même s’il expédie certains numéros sans grand intérêt. Il y a de bonnes idées.

Du côté vampirique, on fait donc la connaissance de Vur Horston, alias Larten Crepsley, qui ne mord pas les humains, sauf pour y goûter. Rien ne dit que ce personnage est un vampire, si ce n’est son allure un peu étrange : pantalons de cow-boy, chapeau haut-de-forme bariolé, une cicatrice sur la joue et un regard très inquiétant… Lorsqu’il transforme Darren en semi-vampire, il lui incise les dix doigts, puis les siens, et plaque entre elles les coupures, fondant -temporairement- les deux systèmes sanguins en un seul. A noter que sa salive accélère la cicatrisation. Un vampire guérit plus vite, même si sa vie est faite de nombreuses souffrances. Il peut se déplacer très vite, ce pouvoir est appelé « vzitter », même s’il doit reprendre son souffle régulièrement. Un vampire, qu’il soit semi ou complet, a un gros appétit, qu’il peut combler momentanément en prélevant un peu de sang sur les humains. un vampire a une vie de nomade, il ne peut pas rester longtemps en place, de crainte de se faire repérer.

Il s’agit donc d’une adaptation plutôt réussie, prenant des libertés relatives, en rajoutant un peu dans le côté comique (mais sans en faire trop), tout en respectant l’esprit du roman original. Rare et donc à signaler. De plus le manga se lit très vite.

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