Newell, Adam – Holder, Geoff – Hare, Augustus. The Croglin Vampire

En 1890, sept ans avant Dracula, l’auteur, peintre et conteur Augustus Hare publie une anecdote vampirique au sein du quatrième tome (sur six) de son Story of My Life. L’écrivain présente l’histoire comme véridique, celle-ci lui ayant été (de ses dires) racontée par un ami dont la famille a longtemps habité le domaine où se déroule le récit. La trame débute alors qu’une fratrie composée de deux frères et de leur soeur a pris les rênes de Croglin Grange, un petit domaine du Cumberland. Une nuit, la jeune femme est victime d’une attaque au cours de laquelle son assaillant s’attaque à sa gorge. Choquée, elle va passer de long mois loin de Croglin Grange, avant d’y revenir et d’être à nouveau attaquée de la même manière. L’auteur et occultiste Montague Summers a par la suite republié cette anecdote en soulignant les parallèles avec l’ouverture de Varney le Vampire. La question fait dès lors sens : s’agit-il d’une histoire inventée de toutes pièces ou repose-t-elle réellement sur des récits locaux ?

Après Dracula’s Forgotten Brides, Adam Newell retourne donc aux vampires avec The Croglin Vampire : England earliest vampire legend? Le petit fascicule – 36 pages – s’ouvre sur le texte original d’Augustus Hare, pivot de la légende. S’ensuit une investigation complète par Geoff Holder, auteur spécialisé dans le paranormal et le surnaturel. Ce dernier passe ainsi en revue les différentes investigations effectuées autour de l’anecdote relatée par Hare, depuis sa première republication en 1907 jusqu’à nos jours. Matière à interroger les possibles ancrages réels de l’affaire, questionner sa véracité et retrouver les lieux derrières les effets de style de Hare.

J’avais découvert l’existence de cette légende chez Montague Summers, et si j’avais recroisé sa route plusieurs fois depuis, je n’avais jamais eu vent des recherches effectuées autour de celle-ci. À l’image de ce que l’éditeur avait proposé pour Dracula’s Forgotten Brides, l’ouvrage est imprimé sur du papier épais, abondamment illustré (de cartes, de photos anciennes des lieux, de planches d’adaptation comics de l’histoire) sous une très belle couverture de Sharon Goslings.

Le résultat est de très bonne tenue, et permet de remettre en lumière cette anecdote dont la publication est antérieure à Dracula, et dont les racines pourraient remonter au 17e siècle.

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