Munoz, David – Tirso. Le manoir des murmures, tome 1. Sarah

1949. Quelque part en Europe centrale, existe un orphelinat où sont admis des enfants qui ont survécu au contact d’un mystérieux virus transformant les gens en monstres. L’arrivée d’une nouvelle pensionnaire, Sarah, une petite fille de 10 ans, va mettre en lumière les secrets que recèlent les vieux murs de ce lieu, mieux connu sous le nom de « Manoir des murmures ». Sarah se pose bien des questions sur l’origine du virus. Dans sa lutte pour découvrir la vérité, elle se trouve des alliés : Milos et Jan, deux autres victimes, ainsi qu’une mystérieuse voix qui s’insinue la nuit dans son esprit, la guident à travers les couloirs de l’orphelinat, et l’aident à rassembler les pistes qui lui permettront de répondre enfin à la question qui la tourmente le plus : qui est-elle vraiment…

C’est après avoir lu une interview de l’auteur et découvert, à travers le pitch du tome 3, que mes amis vampires avaient une forte présence dans cette série que j’ai enfin décidé de me pencher dessus. Bien m’en a pris, parce que pour une introduction riche en mystère et en personnages attachants, ce premier tome est une vraie bonne surprise. Certes le mélange vampires – loup-garous – nazis – expérimentations scientifiques ne date pas d’hier, mais David Munoz (qui a travaillé avec Guillermo Del Toro sur le scénario de l’Echine du Diable) s’en tire vraiment bien, établissant au fil des pages une scission entre ce que les médecins racontent à Sarah et les certitudes de celles-ci.

Les enfants sont les personnages principaux de ce premier tomes. Isolés au milieu d’un monde d’adulte, dans un lieu chargé de mystère, ils vont tenter de comprendre ce qui leur arrive, le pourquoi de leur présence en ces lieux, pour tenter de survivre. Tout ça fait bien sûr très fortement penser à l’Echine du Diable, que je citais plus haut, mais le résultat est convainquant et semble à même de s’émanciper des chemins balisés, si la suite confirme le potentiel de ce premier tome.

Le dessin est un des points fort de l’album. Ultra-dynamique (pour preuve cette course-poursuite introductive aux cadrages lourdement cinématographiques), elle est qui plus est servie par une mise en couleur de très belle facture, sombre toute en restant assez onirique (une impression sans doute dues aux tonalités de bleu, très présentes). Petit bémol (il en faut bien) sur me dessin des visages, un peu figé. Le trait, quant à lui, emprunte à la fois à la BD Franco-Belge et au manga, mais est hautement plus agréable à regarder que moults mélanges du même genre.

Si d’autres créatures font rapidement leur apparition dans ce premier tome, le seul vampire qu’on y voit paraître n’intervient que dans le dernier tiers. Si on taira son nom, pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte, il n’en reste pas moins qu’il est d’une force et d’une vitesse redoutable. Doté de deux canines imposantes, rien ne semble pouvoir l’arrêter, sinon un étrange liquide qui lui sera injecté par piqure.

Un premier opus qui, s’il reste quand même assez introductif, introduit le lecteur dans un univers pour le moins convainquant, à la fois sombre et onirique. Le dessin, même s’il peut encore être amélioré, est à n’en pas douter un des points forts de l’album, associé à une mise en couleur franchement très réussie.

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