Mark, Tony. L'autre Dracula

Dracula, chef-d’œuvre de la littérature gothique du xixe siècle, recelait un mystère à ce jour inexpliqué. Un mystère si sulfureux que Bram Stoker lui-même fit tout pour le dissimuler… Et ce mystère, c’est Tony Mark qui va le dévoiler au grand jour, en publiant cette version pour le moins étonnante et décalée du roman original. Tout commence à Londres, alors que Jonathan Harker se languit de pouvoir enfin connaître l’amour charnel de Mina, laquelle se refuse à lui tant qu’ils ne sont pas mariés…

Ce pastiche du roman de Dracula propose une relecture pour le moins licencieuse de la partie du récit qui correspond aux notes de Jonathan Harker. On découvre très vite que le héros est un jeune homme frustré de ne pouvoir assouvir ses désirs. Sa rencontre avec le vampire Dracula, qui décuple les envies et désirs de ses « victimes », va lui ouvrir les yeux sur ses envies réelles et sur son orientation sexuelle. Ce récit se lit comme un pur délire, sans véritable intérêt littéraire. Là ou le récit s’avère intéressant, c’est dans son postulat de départ : Bram Stoker aurait tu la réalité des relations entre ses personnages, de manière à ne pas soulever l’opprobre de l’esprit victorien (pour le moins puritain). L’origine de la relation entre Van Helsing et Seward, le pourquoi de le venue de Dracula à Londres, autant de point que cette version alternative va tenter d’éclaircir. Le style quant à lui est très frustre, l’ensemble tombant très souvent dans une pornographie à répétition qui finit par lasser le lecteur.

Le mythe vampirique est en soi peu présent au fil de cet ouvrage. Certes on se retrouve en présence d’une réécriture du maître ouvrage du genre, et des allusions au fait que le compte ne se nourrit pas de victuailles et ne paraît que la nuit venue. Pour le reste, le vampire apparaît surtout ici comme une créature à même de révéler à chacun ses désirs les plus enfouis. D’autres allusions à des classiques vampiriques émaillent le récit, dont la révélation du prénom d’un des personnages masculins (en fait l’une des femmes-vampires du roman original) qui n’est pas inconnu des amateurs de littérature vampirique.

Au final, si l’idée de départ avait quelque chose d’intéressant, le résultat final apparaît davantage comme une relecture du roman de Bram Stoker au-delà des limites de la pornographie. A réserver aux amateurs…

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