Li-Cam. Lemashtu, Chroniques des stryges

Lem a sept ans quand le père Féhik Alamedù, le Nosférat et Aratar, le Nékurat sortent le petit garçon de la zone de confinement roumaine, pour qu’il intègre… une école huppée de Londres. Car Lem… Lemashtu est un prince, un voïvode, rien que ça.

Cette entrée en matière vous paraît ésotérique ? Rien de plus naturel : Li-Cam a décidé qu’il manquait quelques petits détails au mythe du vampire pour lui faire exprimer le message qu’elle voulait lui faire assumer.

Focus sur le vampire version Li-Cam, qui s’appelle, en l’occurence, le stryge. Le stryge semble être de la même souche que l’homo sapiens sapiens, dont un incident génétique l’aurait séparé il y a 7000 ans : l’homo incubus était né, prédateur naturel de l’être humain… tout en étant, peut-être, lui-même… humain ; voici le questionnement placé à l’apex du livre, fiction réussie autour de la différence, de l’identité, du rapport à l’Autre et du monstre sommeillant en nous, que peuvent réveiller les peurs engendrées par ces thématiques.

Les stryges sont divisées en clans et castes, les clans sont les grandes familles vampires (on sera amusé de retrouver des noms familiers : les Bathory, les Borgia, les Tepès*) au sens filial du terme, tandis que les castes classifient les stryges selon leurs capacités respectives : espérance de vie, pouvoir de régénération, acuité sensorielle, besoin de sang, etc. Chaque caste possède une jolie fiche illustrée, égayant ça et là le roman.

Cela fait partie des nombreuses choses que le jeune Lemashtu doit intégrer à propos de son peuple, tandis qu’il tente, tant bien que mal, de s’intégrer parmi les humains (même qu’il tombe amoureux, ouh !). Pendant ce temps, le Bras de la Miséricorde tente d’achever la mission de son ordre, ayant trait à l’extermination pure et simple des stryges.

Bref, un peu de sang frais de temps en temps dans la littérature vampirique, ça fait plaisir. Ce roman ravira aussi bien un lectorat adulte qu’adolescent. Hey ! Oui, toi ! L’ado, c’est à toi que je cause… tu verras c’est un peu moins chiant que Twilight, et beaucoup moins con.

*Le lecteur averti se distraira d’ailleurs de la reconversion dans ce livre, de plusieurs éléments entourant le vampire historique, folklorique et de fiction.

Une réponse à Li-Cam. Lemashtu, Chroniques des stryges

  1. Vladkergan dit :

    Ce premier opus de la série vampirique de Li-Cam est en effet une très jolie surprise. Si on est ici face à un tome plutôt introductif, qui fait certes avancer une intrigue mais permet surtout à l’auteur de progressivement mettre en scène l’univers vampirique qui est le sien. Un univers riche, qui puise autant dans le folklore traditionnel (les noms des différents types de vampires sont tirés des termes roumains attachés aux vampires) que dans la littérature de genre (Dracula, Bathory), quand il ne puise pas ses racines dans un background plus historique (Borgia).

    On pourrait certes trouver que l’auteur met beaucoup de temps à faire partir l’histoire, mais la richesse du background à décrire rend nécessaire cette progression. Et le lecteur découvrira qu’on a pensé à lui au fil des chapitres, des fiches illustrant les différentes castes de vampires lui permettant de synthétiser au moment opportun les caractéristiques de chacun.

    Comme dit plus haut, Li-Cam réinvente de belle manière la figure du vampire. Ici, il s’agit d’une créature de même souche que l’homme, qu’un incident génétique a mis à la tête de la chaîne alimentaire. Ce qui a eu tôt fait de voir l’Eglise catholique l’ériger en personnification absolue du mal, pourchassant les représentants de l’espèce. Cette dernière, structurée en lignée (appelées ici clans, à la manière de Vampire : La Mascarade) possède différents représentants aux pouvoirs quelque peu différents, entre les demi-strigoï, les nekurats, les nosferat et les voïvodes, les plus puissants du lot (et les seuls à être en mesure de se reproduire avec les êtres humains).

    Maintenant que le background est largement posé, je n’attends plus qu’une chose : avoir le temps de me plonger dans la suite. Car ce premier tome certes typé Young Adult recèle de trouvailles intéressante et ouvre à la réflexion. Ce qui est loin d’être le cas de toutes les œuvres du même giron.

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