Konda, Tatsukazu – Yukiyama, Shimeji. Silver Wolf, tome 1

Une vague de meurtres particulièrement atroces défraie la chronique : on retrouve les corps des victimes totalement délestés de leurs os. Le commissaire, conscient qu’il a affaire à une créature n’ayant rien d’humain, se décide à faire appel à Hans Vahpet. Ce dernier est, sous le surnom de Silver Wolf, l’un des derniers chasseurs de vampires encore en vie, à la retraite depuis que le dernier des buveurs de sang a été exterminé, il y a plus de 10 ans. Mais à 70 ans, sera-t-il en mesure de faire face à cette nouvelle menace ?

Silver Wolf est la dernière nouveauté (2018) seinen des éditions Kurokawa. Et si la série peut passer comme une énième variation sur le thème du chasseur de vampire, elle tire son épingle du jeu en confrontant son personnage principal à une entité bien différente, tout en jouant une autre carte que celle du héros jeune et en pleine possession de ses moyens. En effet, ici le héros est davantage sur le déclin, après des années de loyaux services. Compte tenu de la situation, et de l’incapacité des pouvoirs publics à s’occuper du problème, il ne va avoir d’autres choix que de relever le défi… qui pourrait bien avoir été concocté à son intention.

Graphiquement, le titre est une assez belle réussite. Le trait de Shimeji Yukiyama, dont c’est le premier manga (!) est fin, homogène et maîtrisé, l’auteur semblant aussi à l’aise dans les moments détendus, qu’en situation de combat. Par ailleurs, le découpage des cases est très efficace, preuve en est de l’introduction du titre, qui, malgré un déroulement attendu, pose une ambiance très pesante. Et si le récit n’est pas géographiquement situé, l’attention portée aux décors tend à ancrer l’ensemble dans une fille d’Europe, avec peu de grands immeubles et des rues qui savent se faire sombres.

Côté vampire, l’existence de ces derniers est connue du grand public, mais ils ont été exterminés il y a plus de dix ans. Le héros, Hans Vaphet, est ainsi le dernier survivant d’une équipe attaché à la lutte contre les buveurs de sang. Leurs moyens ? Des armes contondantes (en partie fabriquées en argent) capables autant de traverser le coeur des vampires que d’en détruire les ossements, seule manière de s’assurer que la créature ne reviendra pas d’entre les morts. On découvre également que des entités hybrides, les Dampir, existent, doté de pouvoirs hors du commun et d’une longévité qui dépasse celle de la vie humaine.

Un nouveau titre relativement surprenant, en cela que s’il met en scène un chasseur de vampires, celui-ci devra affronter une autre menace, tout en devant assumer son âge.

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