Jensen, Van – Higgins, Dusty. Pinocchio Vampire Slayer

Lorsque tombe la nuit sur la ville, les buveurs de sang errent à travers les rues, à la recherche de sang humain pour se remplir les veines. Personne ne semble croire à leur existence, et à la menace qu’ils font peser. Personne sauf Pinocchio, le pantin de bois, qui a vu son créateur, le menuisier Geppetto, périr sous les coups d’une bande de vampire.

Pinocchio prend donc à cœur de détruire un à un tous les vampires qui croisent sa route, aidé en cela par sa marraine la fée et par le meilleur ami de son défunt père. Armé de pieux qu’ils taillent dans son nez en mentant sans vergogne à ses ennemis, Pinocchio va également croiser la route de deux notables de la ville peu enclin à le laisser semer la peur parmi la population…

Sur le papier et à travers les vidéos promotionnelles qui avaient filtrés il y a quelques mois, Pinocchio Vampire Slayer semblait être une série aussi décalée qu’originale, se payant le luxe d’une réécriture vampirique du grand classique de la littérature jeunesse. Ma lecture terminée, je dois dire que le pari est réussi.

L’histoire manie avec un certain brio les personnages créés par Collodi, en égratignant certain (la fée notamment, bien qu’elle réserve certaines surprises au lecteur jusqu’à la toute fin de l’album), et revisite de manière très réussie le texte original, avec beaucoup d’humour noir et un côté déjanté complètement assumé. Voir Pinocchio mentir à tout va pour fabriquer à la chaîne les armes qui lui permettront de tuer ses ennemis (à partir du bois de son nez, il fallait y penser) est complètement jouissif.

Le dessin en noir et blanc n’est pas parfait mais donne un côté horrifique assez noir et macabre à l’histoire, et se retrouve lui aussi en décalage avec l’univers de Collodi. Le trait est simple et le tout utilise à foison les trames, mais l’ensemble est cohérent et les scènes d’actions sont assez réussies dans l’ensemble. Le dessin alterne avec un certain bonheur un dessin un tantinet humoristique (traits forcés, etc.) avec des scènes plus sombres.

Niveau vampirique c’est somme toute assez classique. On est en présence de buveurs de sang qui ne sortent que la nuit et craignent la lumière du soleil. Ils peuvent être tués si on leur enfonce un pieu en plein cœur, et disparaissent alors en cendres…

A l’heure des relectures décalées à la sauce fantastique (Orgueil et préjugés et zombies notamment), ce Pinocchio Vampire Slayer est une savoureuse suite complètement incongrue de l’histoire écrite par Collodi. Chaudement recommandé.

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