Golden, Christopher – Mignola, Mike – Stenbeck, Ben. Lord Baltimore, tome 1. Quarantaine

Un étrange fléau a mis prématurément fin à la Première Guerre mondiale. Quelques mois après, l’Europe est à nouveau plongée dans l’horreur, victime d’une invasion de vampires de la pire espèce. Lord Baltimore, officier rescapé des tranchées, est déterminé à purger le continent de cette menace, mais un lourd secret le ronge, un secret qui provoqua la colère du peuple vampire sur le champ de bataille. Depuis, Lord Baltimore pourchasse Haigis, un très vieux vampire qui aura entre-temps détruit sa vie, en le privant de sa femme et de sa famille…

Voilà un album que j’attendais avec impatience, alléché par le casting prometteur, constitué de Christopher Golden, déjà habitué au thème du vampire par ses romans, et Mike Mignola, le père d’Hellboy, tous deux se partageant ici le scénario. Comme a son habitude, Mignola a su s’entourer d’un dessinateur talentueux, en la personne de Ben Stenbeck dont le style graphique est fortement imprégné du sien, à la fois au niveau du trait et de la mise en couleur. D’autant que le dit Ben Stenbeck a aussi officié sur la série BPRD… scénarisée par Mignola (normal, vu qu’il s’agit d’un spin-off de Hellboy).

Le scénario part donc d’un parti-pris un tantinet uchronique, en partant de l’histoire européenne de la fin de la première guerre mondiale. L’altercation entre Lord Baltimore et Haigis, un très vieux vampire, va semer la discorde, et réveiller la colère des vampires, jusque-là cantonnés à un rôle de charognards. Propageant la peste à travers le monde, il vont plonger le monde dans une ère de ténèbres, où les morts ne le restent pas indéfiniment, et se relèvent, sous la forme de vampires, voire d’autre chose. L’ambiance au rendez-vous, et on accroche rapidement à ce personnage de solitaire sans peur qu’est Lord Baltimore, qui a un côté assez Hellboy (quelle surprise) dans le genre roublard.

Le dessin de Stenbeck est assez proche de celui de Mignola, comme je le disais plus haut. Un trait fin et acéré, des visages anguleux, le tout mis en lumière par des couleurs sombres. Le rouge, et les teintes grises, voire ocres, dominent et appuient la noirceur de l’ensemble, appuyant l’ambiance crasseuse de cette Europe post première guerre mondiale qui aurait sombré dans les ténèbres.

Les vampires de cet univers sont présentés comme des créatures qui avaient pris le parti de se contenter de se repaître du sang des morts et des agonisants. Suite à ce qu’ils jugèrent être un manque de respect d’un être humain, ils décident de se venger et de laisser libre court à leur puissance, lançant la peste à l’assaut de l’humanité. Il s’agit de vampires qui se déplacent uniquement la nuit, et peuvent se transformer en animaux, comme la chauve-souris. Ils ne peuvent être tués que si on les décapite et qu’on brûle ensuite leur corps. Ils craignent les symboles religieux, notamment les crucifix.

Un premier opus réussi qui, s’il ne propose pas un univers vampirique excessivement novateur, met en place une intrigue travaillée, et un antagonisme qui servira sans doute de fil conducteur à la série. J’attends quand même de voir le tome 2 avant de me prononcer, mais comme quasiment tous les projets qui portent la griffe de Mignola, c’est réussi.

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