Colin, Fabrice. Les étranges soeurs Wilcox, tome 3. Les masques du sang

A la recherche du dernier fragment du Vénéfactor, l’arme terrible convoitée par Dracula, les soeurs Wilcox et leurs amis tombent dans un piège tendu par le traître Blackwood. Leur quête les conduit à Venise, où ils se lancent sur les traces d’une mystérieuse guilde, Les Mystères. Mais leurs premières restent infructueuses, les Mystères ayant l’air d’être un groupe pour le moins discret, qui veille à rester dans l’ombre. On dit même qu’à leur tête se trouverait le comte de Saint-Germain, un personnage pour le moins mystérieux qui aurait traversé les siècles. Alors que Dracula et ses alliés parviennent à localiser les deux sœurs et leurs amis, le temps presse…

Après deux tomes franchement réussis, dont un second opus qui permettait aux deux soeurs de s’émanciper et de découvrir leur nouvelle condition, quelles surprises allaient donc me réserver ce troisième opus ? Que des bonnes choses en vérité, la preuve en a été mon envie de ne pas lâcher le livre, lu au final sur une seule et même journée. Finalement, les références qui m’avait accrochées dans le premier opus se sont diluées, et c’est bien l’action et les nombreux rebondissement qui attirent maintenant mon attention lors de la lecture des nouveaux tomes de la séries. Fabrice Colin s’est pleinement approprié ses personnages et arrive en effet à maintenir une tension constante au fil des romans.

On retrouve donc le petit groupe constitué des deux soeurs et de leurs alliés encore vivants, le groupe des Invisibles se réduisant maintenant à une peau de chagrin, ce qui ne risque pas de s’arranger. Certains des personnages rencontrés par Luna et Amber dans le second tome vont quant à eux rejoindre le petit groupe, et constituer un nouveau noyau d’aventuriers. Cette fois-ci, on quitte le brouillard londonien pour les canaux vénitiens, et l’ésotérisme latent des palais du Grand Canal. C’est d’ailleurs franchement agréable de voir que Fabrice Colin a vraiment travaillé son ambiance et son décor, et nous permet de plonger avec délectation dans le dédale des rues de la Sérénissime.

C’est vraiment agréable de voir que la littérature jeunesse peut produire des séries fantastiques de cette trempe, avec pas mal d’inventivité (même en utilisant des mythes déjà bien connus) et une ambiance très réussie. Colin travaille réellement les relations entre ses personnages, ce qui crédibilise d’emblée son histoire. Les lieux ont également été travaillés, que ce soit les canaux vénitiens où la forteresse de Bran, petit clin d’oeil à ceux qui s’intéressent fortement au personnage de Dracula (qui renoue du coup avec son alert ego historique).

Côté vampire, de nombreuses autres créatures de la nuit, en plus des soeurs et de Dracula, sont au cœur du récit. Il s’agit notamment des alliés de Dracula, ou de la troublante Sekhmet, une vampire antédiluvienne bien plus puissante que le comte transylvain. Il s’agit de créature noctambules, qui se nourrissent de sang pour survivre. Elles disposent de pouvoir surnaturels, comme l’hypnose, et certaines maîtrise des pratiques magiques très puissantes. Elles peuvent cependant être tuées, même si elles sont normalement immortelles. Les sœurs ont un côté un peu particulier, car il semblerait qu’elles soient davantage que des vampires, ce qui explique que leur filiation avec Dracula ne les met pas forcément sous la coupe de celui-ci. Quant à créer un nouveau vampire, il semble que la morsure et l’échange de sang soit au cœur de la transformation.

Un troisième opus toujours aussi réussi pour cette série jeunesse, qui densifie encore un peu plus son propos en lançant les deux héroïnes dans une course effrénée à la recherche du dernier fragment du Vénéfactor. De la très bonne littérature jeunesse, avec de très belles références, qui parvient une fois de plus à faire voyager le lecteur dans une très belle ambiance fantastique, dans laquelle prend corps un scénario riche en rebondissement et en personnages travaillés. Vivement le prochain opus (qui sera aussi le dernier) !

Une réponse à Colin, Fabrice. Les étranges soeurs Wilcox, tome 3. Les masques du sang

  1. Temari dit :

    Ce livre est incroyable.
    Destiné, question style d’écriture, plutôt aux 10-14 ans, mais incroyable tout de même!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *