Bess, Georges. Le vampire de Bénarès, tome 2. l'origine du mal

Mircea et Gopal ont pris la décision de franchir l’enceinte du temple Durga, afin d’étayer ce que leur a raconté le sadhou Naga, et continuer leur enquête sur les pas de Deepack, mentor de Mircea et père de sa fiancée, qui est toujours porté disparu. Au fil des minutes, l’atmosphère du temple change de plus en plus, et les deux explorateurs se rendent rapidement compte que quelque chose cloche. Comment autant de salles peuvent se succéder dans ce qui, de l’extérieur, ne semble être qu’un temple de taille normale ? D’où vient la lumière qui continue de les éclairer alors qu’ils s’enfoncent de plus en plus au coeur du temple ? Et d’où vient cette brume mystérieuse qui brouille régulièrement leur piste ?

Le premier tome promettait une version du mythe du vampire qui sortait des sentiers classiques, et force est de constater que ce second tome confirme cette impression initiale. Alors que les premières planches se situent dans un univers somme toute réaliste, le reste de l’album ouvre à Mircea et Gopal les portes d’une dimension parallèle, où vivent des créatures effrayantes qui semblent se nourrir des malheurs de l’être humain. Des créatures qui vivent en communauté structurée, dirigée par un chef redoutable. Mircea va ainsi rencontrer le message du prince local, qui va peu à peu lui expliquer les raisons de sa présence en ses lieux, et sa destinée.

Bess s’embarque ici dans un délire mystico-fantastique à la fois original, qui puise dans les légendes indiennes, et malsain, tellement l’univers que découvrent Gopal et Mircea exhale la noirceur. Et semble expliquer beaucoup de chose sur l’activité meurtrière qui continue de sévir à Bénarès. Entre folie et horreur cosmique, réalité et fiction, les deux personnages vont peu à peu découvrir toute l’horreur qui se trame dans la nuit, et les profondeurs de certains temples.

Le dessin est de très belle facture. Bess, que j’avais découvert à l’époque du Lama Blanc, s’en sort aussi bien quand il s’agit de donner vie à des citées chtoniennes et des créatures effroyables, que quand il retourne, au détour d’un interlude, dans le Bénarès réaliste. Les tonalités rouges amplifient avec réussite l’ambiance apocalyptique de l’univers étrange où sont tombée Gopal et Mircea.

On apprend ici que les vampires sont des créatures issues d’un univers parallèle, qui vivent depuis des temps immémoriaux dans l’ombre de l’humanité. Si leurs serviteurs bestiaux, les Gamoosh, ont une réalité physique, et se nourrissent du sang des êtres vivants, les vampires ici mis en scène sont totalement différents des vampires classiques, car ils se nourrissent uniquement de certains sentiments liés à l’humanité, que des créatures qui vivent avec eux au sein de leurs ruches transforme en énergie. Une énergie à même de garantir l’immortalité aux vampires, qui considèrent dès lors l’humanité comme du simple bétail.

Un deuxième tome qui marque davantage le basculement vers le fantastique, et lève le voile sur un univers au-delà du temps et de l’espace. Lequel univers puise dans les légendes indiennes, et revisite de manière originale et réussie le mythe du vampire. J’attends maintenant le troisième et dernier tome de pied ferme.

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