Po-Chih, Leong. La sagesse des crocodiles. 2000

Steven, grand séducteur, est soupçonné du meurtre de sa petite amie, retrouvée morte dans la mer. Mais l’absence de mobile fait de lui un improbable coupable. Pourtant, le détective Roche est loin d’être convaincu de son innocence, d’autant plus qu’une des ex-petites amies de Steven a disparu dans d’obscures circonstances. Entre-temps, ce dernier vient de rencontrer Anne. Une étrange relation s’installe entre eux.

Leong Po-Chih signe ici l’une des variations les plus intéressantes de cette dernière décennie sur le mythe du vampire. Porté par un Jude Law à l’interprétation sans faille, aussi troublant qu’effrayant, cette histoire nous offre à observer la vie tumultueuse d’un séducteurs aux forts relents vampiriques, qui finit par s’abreuver sans regrets du sang de ses conquêtes. Et les acteurs qui entourent Jude Law ne sont pas en reste, la qualité de leur jeu d’acteur parachevant d’offrir à ce film une tonalité des plus réussie, où le drame semble à chaque scène sur le fil du rasoir.Une photographie des plus réussie, une utilisations juste et sans surenchère des effets spéciaux achèvent de faire de ce film un petit bijou de cinéma fantastique.

Les apports au mythe de ce film sont pour le moins intéressant et offrent des digressions originales par rapport aux caractéristiques habituelles des vampires. Jude Law n’est pas un noctambule, mais sa vie dépend du sang, car il finit par dépérir sans un régulier apport de plasma humain, dans lequel il semble rechercher l’amour de ses victimes, amour qu’il finit par matérialiser sous la forme de singuliers cristaux. La créature qu’il campe possède également une vitesse et une force hors du commun. Par ailleurs, les symboles religieux tels que la croix ne semblent pas l’affecter. Et la moindre plaie lui est rapidement fatale, selon ses dires.

Au final, ce film à l’ambiance troublante offres aux amateurs du genre une œuvre qui sort des sentiers battus et réinterprète le mythe de manière pour le moins poétique. Enfin un peu de sang frais dans la longue suite des films vampiriques, pourrait-on dire.

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5 réponses à Po-Chih, Leong. La sagesse des crocodiles. 2000

  1. Spooky dit :

    Ah oui, c’est un film très intéressant, une variation à la fois subtile et surprenante du mythe du vampirisme. ce qui m’a frappé le plus, c’est la photographie très léchée, mais suffisamment sobre quand même pour éviter le m’as-tu-vu. Un film à voir de toute façon.

  2. jo dit :

    Je regarde la tv, et cela faisait longtemps que je n’avais pas été interpelé par autant de qualités.

    C’est la première fois que je me renseigne sur un cinéaste, et qui plus est, que je donne mon avis de novice.

    J’ai adoré, presque chaque scène me réjouissait, les dialoues, les acteurs, les images, les idées…

  3. Anthoblack dit :

    Difficile de se procurer ce film a un prix abordable… Et la "manière illégale" de se le procurer n’est pas moins fastidieuse. J’espère avoir plus de succès auprès de "la médiathèque" qui loue musiques et films…
    Dommage, j’aurais voulu le découvrir sans passer par autant d’obstacles…

  4. Anthoblack dit :

    Voilà qui est fait, acheté pas trop cher (10€) et vu avec beaucoup d’intérêt… grâce à ta critique. Merci 🙂

  5. lillie dit :

    Je n’ai pas vu ce film, mais il paraît qu’il est du même acabit que Morse, que je vous recommande.

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