Corbeyran, Eric – Shibao, Alex. Exsangue, tome 2. La dague

Pourchassés par les sicaires, Markos et Thania sont contraints de demander l’aide d’Aktor Venerios, ex-mari de cette dernière et l’un des sept Pléiades, les vampires originaux. Si Aktor est disposé à venir en aide à celle qu’il a autrefois aimé, il éprouve des réticences vis-à-vis de Markos, en qui il décèle un autre objectif. Les Pléiades détiennent un miroir capable de rendre sa mémoire à Thania, c’est donc vers celui-ci que le trio va devoir faire route. Mais ils tombent rapidement sur les deux sicaires à leur trousse, qui ont compris vers qui allait se tourner Marko.

Suite et fin de ce diptyque vampirique signé Eric Corbeyran, décidément très productif sur le sujet ces temps-ci. Ces derniers mois ont en effet vu le retour du Chant des Stryges, avec la série La légende des Stryges (avec Nicolas Bègue au dessin), et un crowdfunding pour Les Loups de la Butte contre le Vampire Nécrophage, illustré par Marco Dominici. Ce deuxième tome d’Exsangue est dans le même temps le clap de fin de la série, initialement prévue en trois tomes et initiée en 2019. Une maturation lente pour une histoire efficace où on retrouve les obsessions du scénariste, les vampires déjà, mais aussi les sociétés secrètes. Exsangue permet également à l’auteur d’imaginer un récit aux ramifications médiévales, matière à interroger sur la place de l’homme face au temps qui passe. Le thème de la mémoire est en effet à nouveau central, à commencer par celle de Thania.

Les différents camps en présence ont été présentés dans le premier volet, il est ici temps de passer à l’action. Le duo Markos et Thania se retrouve pris en tenaille entre les sicaires du Vatican et les vampires de l’autre. Reste que pour avancer, Thania a besoin de comprendre ce qu’elle est, et pour ça seuls les vampires – et son ancien amant Aktor – peuvent lui venir en aide. Mais ces derniers étant à l’origine de l’effacement de sa mémoire accepteront-ils de lever ce qui était au départ une punition ? Un tome à la mesure du premier volet, où les personnages vont devoir faire des choix, quitte à mettre leur existence en danger. Sans être révolutionnaire, l’histoire s’achève ici de manière efficace.

On retrouve une seconde fois le trait réaliste d’Alex Shibao, qui s’en sort efficacement dans les différentes ambiances proposées par la série. Qu’il s’agisse de scènes contemporaines ou ancrées dans le passé, son trait est efficace et il y a des cadrages et propositions de mise en forme originales qui réhaussent l’intérêt du récit. Les couleurs de Natália Marques parachevant le tout.

On apprendra ici que les vampires ont été engendrées par des créatures vivant sur des plans différents : les Archétypes. On verra également que plusieurs artefacts ont un pouvoir contre les vampires, qu’il s’agisse de leur mémoire ou de leur essence même. L’idée du miroir est intéressante, en cela qu’elle renoue avec l’un des poncifs du récit de vampire tout en proposant quelque chose d’un peu différent.

Suite et fin de cette mini-série qui démontre une fois de plus l’intérêt d’Eric Corbeyran pour la figure du vampire. Des éléments intéressants (les questions de mémoire), quelques idées nouvelles mélangées à ses obsessions habituelles, le tout servi par un dessinateur au trait maîtrisé, qui essaie ponctuellement de propose autre chose d’un point de vue mise en page.

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