Betbeder, Stéphane – Crosa, Riccardo. Highgate : Luisa

Londres, quartier de la City au petit matin… 6 joueurs de l’équipe de foot d’Arsenal sont retrouvés morts, totalement vidés de leur sang. Sous le choc, les dirigeants du club, la presse et l’opinion publique exigent un coupable, vite ! A Scotland Yard, les inspecteurs ne se bousculent pourtant pas : pas de témoin, pas de suspect, pas d’indice. Ils savent par expérience qu’une affaire comme celle-là peut détruire une carrière. Le chef de la police désigne alors un homme qui n’a rien à perdre : ce sera James Harbor. L’ex- fin limier, aujourd’hui gratte-papier aux archives des affaires criminelles, retourne sur le terrain !

L’album qui contient une histoire complète prend donc pour toile de fond l’affaire du vampire de Highgate qui agita le cimetière au cours des années 70. Les personnages du récit sont en partie inspirés de protagonistes réels ayant pris part à cette chasse aux vampires, même si les noms ont été modifiés pour l’occasion. Le fil conducteur de cette enquête policière évoque quant à lui le déroulement des faits divers médiatisés à l’époque en prenant néanmoins quelques libertés, notamment pour ajouter une importante part de mysticisme.

L’inspecteur James Harbor, avec sa phobie du sang des plus contraignantes pour mener à bien ce genre d’investigation, n’est pas un héros des plus charismatiques. Sans doute cette défection est-elle due au fait que sa personnalité et ses motivations ne sont qu’effleurées. Mieux vaut ainsi se tourner vers les irréductibles ennemis qu’incarnent le révérend Sean Lancester et le mage noir David Ferguson, qui possèdent des profils autrement plus intéressants. Obsédés tous deux par le vampire de Highgate pour des raisons divergentes, le premier est farouchement résolu à le détruire, alors que le second en proie au délire lui voue un véritable culte.

Le vampire au centre de l’intrigue se terre toujours quelque part dans les dédales de Highgate. Anonyme, il a pris possession de l’esprit de la défunte Luisa Wojdila plusieurs années auparavant et continue sa lente résurrection par son intermédiaire sous forme d’esprit. Les nombreux flashbacks qui agrémentent l’intrigue ne manquent pas d’entourer ce vampire d’une aura maléfique dont le passé remonte à son arrivée située au XVIIe siècle. Il y aurait été inhumé sur une colline de Hampstead où plus tard, sera érigé le fameux cimetière par la reine Victoria.

Highgate : Luisa est donc un album de bonne facture qui dégage une ambiance réussie, empreinte de mystère, notamment lors des pages qui prennent pour décor le cimetière. Ce dernier, lieu hors du temps prisé par les occultistes, est d’ailleurs la véritable attraction de l’album, agrémenté par les informations le concernant qui sont distillées çà et là de façon astucieuse. Le scénario bien élaboré retient l’attention du lecteur, tandis que les dessins de Riccardo Crosa illustrent de manière efficace, avec une touche de poésie, une intrigue sans réelle surprise mais tout à fait plaisante. Une BD bien documentée qui saura séduire un large public amateur de vampirisme et d’histoire fantastiques.

Une réponse à Betbeder, Stéphane – Crosa, Riccardo. Highgate : Luisa

  1. Spooky dit :

    Une histoire de vampires de plus.

    Elle n’offre pas vraiment d’originalité dans son déroulement, ses personnages ou son intrigue générale. En effet comme le dit un personnage dans la BD, l’histoire de <i>Dracula</> a été inspirée par une vieille légende liée au cimetière qui donne son nom à la série. c’est d’ailleurs celui-ci qui forme le principal point d’intérêt de "Highgate". Son existence est véritable, et l’affaire ancienne qui est relatée aussi. c’est un peu l’équivalent du cimetière du Père Lachaise à Londres, même si celui-ci est éloigné de la capitale britannique. Du coup j’ai un peu forcé mon attention, qui commençait à s’essouffler face au manque d’originalité du début de la BD… Bon, ça s’est encore essoufflé sur la fin, même si les deux dernières pages ouvrent sur une suite pas inintéressante. Par contre, ce serait bien que Betbeder se renseigne un peu plus sur les termes médicaux qu’il utilise. On ne sort pas d’un AVC aussi facilement que l’inspecteur Harbor…

    Le dessin de Ricardo Crosa est agréable, efficace, même si un peu sommaire et paresseux sur certaines séquences. Ses ambiances de cimetières sont réussies, et on espère y goûter à nouveau dans les prochains albums. Attention toutefois à ne pas en faire trop, il n’est pas sûr que ce décor soit transposable à l’infini.

    Je lirai la suite avec intérêt.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *