Le compteur tourne pour Atticus Sloane. Il ne lui reste que quelques jours pour retrouver et tuer les Sip qu’il a engendrés, avant que le conseil des Premiers-Nés ne dispose de son existence. Dans le même temps, Bram Stoker ne paraît pas apprécier les remarques de ses pairs. Lesquels, au-delà d’Atticus, veulent mettre la main sur une renégate qui cherche à utiliser le sang des Premiers-Nés pour soigner le cancer. Tout semble faire d’Atticus le géniteur de celle-ci, mais le vampire tarde à s’occuper de son cas. À escient ?
Ce deuxième recueil de Blood Stained Teeth poursuit et achève la minisérie de Christian Ward et Patric Reynolds. Si le premier volet se focalisait sur Atticus à la recherche des vampires dont il était le créateur, la suite change quelque peu la donne. Le cadre de l’intrigue se fait plus subtil, et Atticus se pose comme un maillon d’une chaîne plus complexe. D’un côté, les tensions larvées au sein du conseil des Premiers-Nés. De l’autre, l’existence d’une médecin Sip qui a compris comment exploiter le sang des vampires à des fins médicales. On garde l’ambiance hard-boiled du premier opus (grâce à Atticus), mais la société des vampires se précise, avec ses failles.
Graphiquement, on est dans la droite lignée du premier tome, avec peut-être davantage de couleur. Le dessin des protagonistes reste réaliste, mais la mise en couleur ajoute une touche de psychédélisme à l’ensemble. Matière à souligner la violence dans laquelle évoluent les personnages. Ce choix confère néanmoins un côté très popart aux illustrations, et offre une certaine originalité à la série.
On retrouve l’univers mis en place dans le premier volet. L’existence d’un conseil des Premiers-Nés, qui régente la population des vampires, se fait plus précise. Ces derniers ont à leur disposition un bras armé, les Scribes. La société des vampires convoque des noms connus des amateurs de fiction, tels que Bram Stoker ou Orlock. Stoker est ainsi présente comme un vampire ayant écrit un roman susceptible de brouiller les pistes concernant leur réalité. La propension des membres du conseil à s’octroyer des fonctions en guise de patronyme rappelle dans le même temps le American Gods de Neil Gaiman.
Suite et fin de Blood Stained Teeth avec ce tome deux, qui tire son épingle du jeu par un dessin très énergique et un personnage central aussi blasé que roublard.