Linsner, Joseph Michael – Dubisch, Mike. The Vampire’s Christmas

La veillée de Noël se profile à l’horizon au moment ou Esque le vampire sort de son sommeil. La voix de Waldo, un pédophile qu’il a déjà eu l’occasion de croiser, ruine ainsi ses projets de sommeil. Car Esque préfère passer cette période de l’année loin du reste de l’humanité. Mais cette fois, il ne peut pas y échapper, car impossible de dormir, maintenant que la soif de sang lui tenaille le ventre. Il va devoir se nourrir, et vu que Waldo lui échappe, trouver une victime à égorger, pour se repaître de son sang.

Après être tombé sur la sortie de ce one-shot dans un récent Previews (une source inépuisable pour suivre de près les nouveautés vampiriques — et pas que — dans le comics US), le pitch avait assez attiré mon attention pour que je me décide à le commander. Je vais être franc, lorsque j’ai feuilleté pour la première fois l’album, difficile de dire que les dessins m’ont séduit : le trait du dessinateur (également scénariste) n’a en fait rien de très joli. Mais force est de constater que la lecture n’est pas désagréable, et que cette quête d’hémoglobine en pleine nuit de Noël ne manque pas d’intérêt.

On y suit donc les péripéties de Tobias Esque, vampire depuis les années 1970 qui évite en général de frayer avec l’humanité la veille de Noël. Les circonstances vont le jeter à la rue à cette occasion, et le pousser à trouver de quoi se nourrir, son besoin de sang augmentant eu fur et à mesure que les heures passent. Ses déboires vont permettre au lecteur d’en apprendre un peu plus sur son existence de vampire, ses besoins comme ses capacités. Tout n’est certes pas novateur, et l’ensemble propose son lot de personnages clichés (entre la goth enamourée, le pédophile qui se déguise en père noël, etc.), mais il y a un je-ne-sais-quoi qui permet à l’édifice de tenir malgré tout debout.

Côté dessin, c’est le point le plus faible de l’album. Le trait, réaliste dans l’ensemble, manque d’homogénéité. Les personnages qu’on voit le plus sont très (trop) marqués, à commencer par Esque, puis Sally. Et la couleur, extrêmement fade, ne rehausse pas l’ensemble, ayant plutôt tendance à en rajouter sur le peu d’intérêt graphique de l’ensemble.

Pour ce qui est des vampires, Esque représente le seul de son espèce dont on croise ici le chemin. Transformé dans les années 1970, il a appris sur le tas les tenants et aboutissants de sa condition, à commencer par son besoin de sang. Pour se nourrir, étant donné que ses victimes sont rarement consentantes, il a pris l’habitude de les poignarder. Il ne semble pas à même de se déplacer en journée (période durant laquelle il dort), et peut rester plusieurs jours endormi. Il ne semble pour autant pas craindre ce qui relève du religieux (il peut ainsi pénétrer une église).

Un album dont l’histoire assez sympathique est plombée par un dessin qui manque cruellement d’homogénéité, enlaidi (comme si cela était nécessaire) par une mise en couleur pâle et sans saveur. Reste que, malgré ces défauts graphiques, l’ensemble possède des moments assez bien vus.

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