Hohlbein, Wolfgang. La chronique des immortels. Tome 2 : Le vampyre

Brûlez les sorciers ! Seuls survivants d’un naufrage commandité par l’inquisiteur Domenicus, Andrej, Frederic et Abou Doun le pirate tombent aux mains du prince Vladimir Tsepech, mieux connu sous le nom de Draculea l’Empaleur. Dans l’ombre terrifiante de la forteresse de Vaïks, Andrej fait l’expérience de la cruauté de Draculae, en quête d’immortalité… et du secret des Delañy. Devient-on vampyre ou l’est-on par nature – par malédiction ?

Après un premier tome introductif de belle facture, Hohlbein poursuit ici les aventures d’Andrej, lancé à la poursuite des ravisseurs des villageois de Borsa. A l’image du premier opus, les choses se dévoilent au fur et à mesure de la lecture (sachant que beaucoup de révélations ont été faites à la fin du précédent volume), et l’auteur n’a pas son pareil pour faire rebondir l’intrigue et intégrer de nouveaux personnages. Ainsi, un certain Vlad Draculea fait ici son apparition, aux côtés de l’inquisiteur Domenicus. Etant donné le lieu et l’époque, il aurait été étonnant que l’auteur n’utilise pas le personnage et sa filiation avec le mythe abordé. Il n’y a donc pas grand chose d’étonnant à voir l’Empaleur paraître, mais son profil psychologique n’en est pas moins intéressant, et sa recherche de l’immortalité à travers la souffrance l’est tout autant. Les personnages évoqués dans le précédents volumes font à nouveau leur apparition, et de nouvelles alliance vont, contre toute attente, se tisser entre eux, à l’instar d’Abou Doun.

L’atmosphère est véritablement pesante, empreinte de noirceur et de violence. En ces temps reculés, même l’innocence ne semble pas à même d’être préservée. Frédéric, jeune immortel dépassé par son invincibilité, semble ainsi osciller dangereusement entre fragilité et folie meurtrière. On apprécie ainsi grandement le soin donné par Hohlbein à la psychologie de ses personnages, qui ne sombrent jamais dans un manichéisme simpliste. Les personnages foncièrement mauvais ne le sont pas sans raison, de même que les personnages aux apparences douces cachent très souvent un lourd passé ou un mal-être dont ils ne semblent pas à même de se séparer.

Alors qu’il aura fallut tout le premier opus pour arriver à des révélations sur l’immortalité de certains des héros, ce second volume est beaucoup plus détaillé sur le sujet. Les vampyre ici mis en scène ne craignent ainsi pas la lumière du jour ou les symboles religieux. Ils sont quasi-invulnérables, doués de fortes capacités de régénérations, mais peuvent succomber à un pieu enfoncé en plein cœur. A l’image de Highlander, ils doivent expérimenter la vraie mort pour lancer le processus d’immortalité, qui ne se trouve renforcé que lorsqu’ils se nourrissent du sang des leurs. A ce moment-là, l’esprit le plus fort triomphe, le vainqueur prenant possession du corps de l’assaillant. Mais pour le moment, on ne sait encore rien des origines de cette immortalité.

Au final, il s’agit là d’un second opus de très bonne facture, qui poursuit avec une très bonne qualité les bases posées dans le premier roman. A mi-chemin entre fantastique et historique, la saga de Hohlbein est un très bon moment de dark fantasy.

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