Cox, Owen. L’ordonnance de Transylvanie

Qui y a t’il de commun entre Conan Doyle et Bram Stoker, l’un et l’autre créateurs de deux personnages de fiction les plus mythiques de la littérature mondiale ? Tout d’abord une amitié indéfectible dont rend compte un étonnant entretien de 1907 publié pour la première fois en français. Et puis, une autre rencontre – peut-être aussi authentique que la première…- entre Sherlock Holmes et Dracula, dans une histoire tirée des archives inédites du Docteur Watson.

En tant qu’adorateur des deux auteurs que ce petit ouvrage met en avant, je ne pouvais décemment pas passer à côté. Et bien m’en a pris. Car contrairement à certains ouvrages qui mettent aux prises Sherlock Holmes avec Dracula, la nouvelle l’Ordonnance de Transylvanie est une franche réussite.

Bien sûr l’interview de Conan Doyle réalisée par Stoker, laquelle ouvre le livre, n’est pas moins intéressante, mais n’intéressera je pense que les amateurs du détective et de son auteur, qui revient ici sur son passé. Ce qui fait le réel intérêt de ce livre aux yeux de l’amateur de littérature vampirique, c’est le duel réussi qu’orchestre Owen Cox entre le comte des Carpates et le détective de Baker Street. Dans un style proche de celui de Doyle, Cox ressuscite ainsi le mythique enquêteur, le temps d’une aventure sur les traces du comte roumain. Le scénario démontrent deux choses indéniables : l’auteur connaît le canon holmésien sur le bout des doigts, de même que le mythe stokerien.

Le vampire ici mis en scène est donc Dracula. Fidèle aux caractéristiques posées par Stoker, il ne se déplace que la nuit venue. Il a en effet besoin de reposer la journée dans un cercueil remplie de sa terre natale. Il doit par ailleurs s’abreuver régulièrement de sang. On peut également noter qu’il n’a pas de reflet dans les miroirs, et qu’il dégage une forte odeur… de mort.

Au final, la nouvelle qui compose l’essentiel de ce petit volume démontre qu’Owen Cox a réussit avec son histoire ce que Saberhagen n’était pas parvenu à faire de nombreuses années auparavant : écrire une histoire narrant la rencontre de deux monstres sacrés de la littérature anglaise.

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