Blaizot, Lydie. La maison de Londres

Londres, 1895. Ruppert Haversham, Arthur Ruterford et Hubert Michel, trois vampires aux caractères aussi différents que marqués, tentent de vivre normalement malgré la malédiction dont ils s’estiment victimes. Affiliés à la puissante Maison de Londres, ils se retrouvent chargés de l’éducation d’un nouveau collègue, Donald Crump. Malheureusement, ce dernier se révèle être une véritable calamité qui va mettre en péril l’organisation dont il est censé faire partie. Par sa faute, la guerre avec la Maison de Cardiff prend des proportions alarmantes et ses camarades sont contraints de rattraper ses bêtises. Leurs pérégrinations vont les mener de Londres à Upper Plot, un village qui semble recéler la clé de leur problème… et même peut-être davantage.

Sorti il y a maintenant quelques mois, je n’ai finalement acheté ce nouveau roman des Editions du Petit Caveau que très récemment. Etant donné la qualité générale des sorties de l’Editeur (je pense notamment au Mauve Empire, à l’Anthologie Or et Sang et au Mal en la demeure, c’est donc avec un intérêt certain que je me suis plongé dans la lecture de ce roman. Alors que la quatrième de couverture m’avait laissé pensé que l’ambiance allait être des plus classique, les premiers chapitres ont eût tôt fait de contredire cette première impression. Lydie Blaizot y met en effet en scène un univers victorien qui ne croule pas sous des tonnes de poussière, intégrant ça et là des pointes d’humour (noir) qui dynamisent fortement son histoire.

Le lecteur se retrouve donc propulsé au cœur du Londres de la fin du siècle dernier, et découvre tour à tour trois vampires, affilié à la Maison régnante, aussi dissemblables que complémentaires. Ces trois compères vont être mandatés par le chef de la Maison de Londres pour surveiller un nouveau vampire un peu difficile, alors qu’une nouvelle échauffourée avec la Maison de Cardiff, ennemie viscérale de leur propre maison, gronde. L’auteur saupoudre son scénario d’une touche de mystère, d’un peu de romance, d’action savamment dosée et d’une bonne appropriation des codes du genre, qu’elle s’approprie plutôt bien, sans pour autant tomber dans le pastiche bas de gamme. L’intrigue, si elle débute au coeur de Londres, finira par se déporter dans la campagne anglaise, ce qui permet à la trame d’explorer de nouvelles possibilités.

Lydie Blaizot propose certaines idées intéressantes sur le mythe du vampire. Elle y confronte notamment les idées reçues (peur des symboles religieux, besoin de dormir dans un cercueil, etc.) avec les réalités de leur condition. Ils sont néanmoins obligé de se nourrir de sang humain au moins une fois par mois (sans pour autant avoir besoin de tuer leur victime). Ne pas ingérer de sang humain peut conduire un vampire à une mort lente mais irrémédiable. On découvre également que les vampires sont doués de pouvoirs surnaturels, qui varient selon les personnes. Ainsi l’hypnose, l’animorphisme ou la capacité de se transformer en brume font parti de ces pouvoirs.

Un roman franchement agréable à lire, qui propose un univers certes déjà connus des habitués du genre (l’époque victorienne) mais se l’approprie pour le moins bien, notamment en y intégrant une histoire qui change de l’ordinaire avec de nombreux couleurs qui enrichissent le tout. Chaudement recommandé.

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