Strieber, Whitley. Interview avec l’auteur des Prédateurs

Bonjour Mr Strieber. Pouvez-vous vous présenter pour les internautes de Vampirisme.com  ?

Je suis auteur depuis la publication de mon premier roman, Wolfen, en 1979. J’ai publié de nombreux romans depuis. Wolfen : Les Prédateurs, Communion, Superstorm (sous le titre Le Jour d’Après) ont tous été adaptés au cinéma. Alien Hunter est devenu une série TV sous le titre Hunters. Mon dernier roman est New, et parle d’une espèce de primate aussi intelligente que l’homme, découverte dans les forêts indonésienne.

Strieber, Whitley. Interview avec l'auteur des PrédateursEn 1981, vous publiez Les Prédateurs, votre deuxième roman. Comme vous est venue l’idée de ce qui est de nos jours considéré comme un classique de la littérature vampirique ?

Je travaillais pour l’agence de publicité Norman Craig & Kummel, à New York, quand l’idée a émergée. Nous avions Chanel parmi nos clients, et Catherine Deneuve en était l’égérie. Elle faisais donc partie de mon quotidien. Ensuite, après avoir écrit Wolfen, qui est un remodelage du mythe du loup-garou, j’ai décidé de refaçonner le mythe du vampire de la même manière, et de faire de ce dernier une espèce symbiotique non humaine pour qui l’Homme est une proie. Je me suis retrouvé à modeler ma vampire, Miriam, en prenant Catherine comme modèle ! Quand le livre a été publié, il a été acheté par un producteur dans l’idée d’en faire un film. J’ai immédiatement suggéré que Catherine devait jouer Miriam. Je n’ai pas été partie prenante du casting, mais j’ai été ravi d’entendre qu’elle avait accepté le rôle. Je ne l’ai jamais rencontrée, mais elle a indéniablement été une source d’inspiration. Elle était excellente dans le rôle.

L’approche médicale (tout du moins scientifique) est très importante dans le roman. Pourquoi avoir choisi de partie dans cette direction ? On a presque l’impression que vous aviez pour ambition de rationaliser la figure du vampire.

Je ne crois pas au surnaturel. Je considère les histoires qui reposent sur des mystères irrésolus comme une perte d’énergie. Je voulais me baser sur quelque chose de crédible, même totalement bugué ! Pour moi, c’est une des choses qui donne de l’énergie à ce texte. Une personne contemporaine, en le lisant, peut y croire.

Le roman a été adapté deux ans plus tard (1983) par Tony Scott, avec Catherine Deneuve, Davie Bowie et Susan Sarandon. Que pensez-vous du film ? De votre point de vue, est-il fidèle à l’esprit du roman ?

Catherine, David et Susan sont tellement fantastiques dans le film. La bande son est elle aussi excellente. L’histoire est bien racontée jusqu’à la fin, où les choses tombent un peu à plat. Mais c’est un film délicieux, très élégant. Warner Bros. a nouveau mis une option dessus récemment, et ils ont prévu d’en faire une nouvelle version. Je ne sais encore rien du projet, mais Les Prédateurs sont bien partis pour avoir une longue vie, comme Miriam !

Strieber, Whitley. Interview avec l'auteur des PrédateursEn 2001, vous ajoutez une première suite au roman : Le Dernier Prédateur, qui développe sensiblement l’idée d’une société des vampires. Pourquoi avoir choisi d’ajouter une suite au roman d’origine ? Quel en était le sens, ou tout du moins vos intentions de départ ?

J’ai découvert que le sujet m’intéressait encore. Dans Les Prédateurs, il y a le sous-entendu qu’il y a davantage de choses. Les vampires y sont décrits comme partie prenante de «la justice de la Terre ». Qui sont-ils ? Où sont-ils ? Ont-ils une société, une organisation quelconque ? A quoi cela peut-il ressembler, de vivre si longtemps et d’avoir des connexions sociales, se marier, avoir des intrigues amoureuses qui durent sur plusieurs générations ? C’est cela que j’avais envie d’explorer

En 2002, vous oubliez une deuxième suite aux Prédateurs : Le Rêve de l’Élite. Cet opus donne une nouvelle origine au mythe du vampire, par l’entremise du personnage de Lilith. Pourquoi ajouter des racines bibliques à votre univers ? Et pourquoi ce troisième opus arrive si rapidement après le second ?

Strieber, Whitley. Interview avec l'auteur des PrédateursJ’ai toujours perçu qu’il y avait une dimension humoristique à l’histoire des vampires. C’était là, quelque part. L’idée que soudain, Lilith, après avoir passé des années dans une grotte, laissée à elle-même dans le monde moderne me plaisait. Ma scène préférée a lieu quand cette ancienne déesse, vêtu à la mode d’une autre ère, monte à bord d’un bus, au Caire. J’aime beaucoup ce livre, j’ai adoré l’écrire. C’est pour ça qu’il est arrivé relativement vite après le précédent. Je m’amusais beaucoup. Mais biblique ? Non, pour moi Lilith est une déesse sumérienne. Il y a peu être une référence indirecte à Isaiah, mais c’est tout.


Quand vous avez publié votre premier roman sur les vampires, ces derniers étaient encore sous l’influence d’Entretien avec un Vampire (sorti en 1976). Que pensez-vous de la manière dont elle a contribué à faire muter le vampire de fiction, et comment cela a-t-il influencé votre propre écriture ?

Je pense qu’Anne Rice a véritablement ouvert le genre. J’ai trouvé Entretien passionnant, ça m’a fait l’effet d’une bouffée d’air frais. Il y a un autre livre à cette même période, A Delicate Dependency de Michael Talbot, qui m’a influencé. Ces deux livres sont révolutionnaires et très agréables à lire.

Quelles sont votre premières et dernières rencontres avec un vampire (en littérature, au cinéma ou en musique) ?

Je ne m’en souviens pas. Y avait-il des vampires dans les EC Comics ? Si oui, ma première rencontre avec eux a dû se faire là. Et j’ai lu Dracula et Varney assez tôt.

Avez-vous d’autres projets sur le sujet ? Quelle est votre actualité ?

Que sera sera ! Le futur vient à moi, je ne vais pas au futur.

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