Bourre, Jean-Paul. Les vampires

Après un premier livre sur le sujet Le Culte du vampire aujourd’hui, Jean-Paul Bourre revient sur les créatures de la nuit avec ce livre paru en 1986, qui parcourt les annales et autres affaires et légendes sur le sujet depuis l’épidémie vampirique du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours. S’attachant notamment à relier certaines personnalités historiques connues des amateurs du mythe du vampire (Vlad Tepes et la comtesse Bathory, notamment), il établit des liens entre ceux-ci et certaines pratiques vampiriques, s’intéressant notamment à l’ordre du Dragon et à son instigateur, l’empereur Sigismond de Hongrie.

Bourre s’intéresse ainsi à la personne de Barbara de Cillei, femme de Sigismond de Hongrie dont la mort attisa l’intérêt de l’empereur pour l’occultisme. La légende veut que Sigismond ait tenté de ressusciter sa défunte femme, laquelle inspira à Sheridan Le Fanu son personnage de Carmilla. Les deux femmes ont notamment été inhumé à Gratz en Styrie. Bourre s’intéresse également à Vlad Tepes, et aux légendes qui veulent que le cruel seigneur ait survécu à sa mort, devenant véritablement un vampire.

Jean-Paul Bourre relate ainsi de nombreuses légendes et affaires criminelles, faisant régulièrement le lien entre sorcellerie et vampirisme. Comme dans beaucoup de ses ouvrages occultes, le mythique Livre d’Abramelin le Mage revient de manière récurrente au fil du texte. Pour le reste, on peut saluer certains aspects du travail de Bourre, qui met en lumière certaines histoires peu connues de vampirisme, que ce soit en France ou dans le reste de l’Europe. Il est cependant à noter que pour ceux qui s’attendent à un panorama exhaustif du mythe, le livre de Bourre peut représenter une certaine déception, car c’est uniquement le pendant européen qui est abordé (du cas de Medwegya aux derniers soubresauts de l’affaire du vampire de Highgate).

Un ouvrage au final intéressant, notamment pour son aspect d’anthologie des cas vampiriques, même si certains de ces cas ne sont, d’après moi, que très peu ou pas vraiment vampiriques (de nombreux cas tenant surtout de la sorcellerie ou de pratiques occultes). La partie sur Vlad Tepes et les dynasties régnantes d’Europe de l’Est contient malgré tout de nombreux points intéressants pour qui s’intéresse à la relation entre vérité historique et mythe.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *