Magnat, Julien. Bloody Mallory, 2002

La nuit de ses noces, Mallory découvre non sans horreur qu’elle a épousé un démon. Elle le tue aussitôt d’un coup de hache et décide de consacrer sa vie à la lutte contre cette monstrueuse engeance.

Quelques années plus tard, la voici à la tête d’un gang anti-paranormal composé de Vena Cava, une drag-queen experte en explosifs, et de Talking Tina, une petite fille télépathe.

Mallory doit enquêter sur l’enlèvement du Pape par une étrange créature. Le Vatican n’approuve guère ses méthodes, mais Mallory est la seule à pouvoir retrouver le Saint-Père dans les prochaines vingt-quatre heures, avant que les médias ne s’emparent de l’affaire.

Si en lisant ce synopsis vous avez pensé à Buffy contre les vampires, je dis bingo ! En effet, ce film ressemble avant toute chose à une adaptation franchouillarde décalée de la série de Joss Whedon. Et le résultat est mi-figue mi-raisin, mais avec une nette prédisposition pour la figue. Comprendre qu’à trop vouloir en faire le réalisateur a ici donné vie à un film de série Z pas crédible pour deux sous, le genre de films qu’on regarde pour se vider la tête et qu’on oublie sitôt le générique de fin terminé.

Croisement improbable entre Buffy et l’attaque de la Moussaka géante, ce film nous entraîne donc dans le sillage d’un groupe d’intervention spécialisé dans le domaine paranormal. Réduire à l’état de cendres et de poussière vampires, goules et autres démons est le quotidien de cette équipe de chic et de choc, guidée par une Bloody Mallory à la détermination de fer. Les vampires décrits ici sont conformes avec le mythe de base : ils vivent la nuit, se nourrissent de sang et craignent pieux et eau bénite. Ils ont comme point commun avec les vampires de Whedon d’être la plupart du temps hideux.

Magnat, Julien. Bloody Mallory, 2002Reste que la série Buffy, si elle incorpore certains éléments de comédie, ne le fait pas moins de manière un tantinet plus discrète. Autant Bloody Mallory est une prouesse de réalisation vu le temps mis par l’équipe pour boucler le tout (38 jours), et son budget ridicule, autant le scénario pêche par de très grosses lourdeurs et pirouettes humoristiques dont on aurait aisément pu se passer. Les dialogues sont stupides au possible, les personnages caricaturaux et pas attachants le moins du monde, et que dire des acteurs, sinon qu’on a l’impression qu’ils récitent leurs textes sans aucun souci d’interprétation ?

En définitive, de bonnes idées de départ et une réalisation dynamique mises à mal par un scénario d’une lourdeur souvent abyssale et des acteurs peu convaincants. Pour les amateurs de séries B (et encore), les autres peuvent passer leur chemin sans regrets.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *