Zaz – Esdras. Bloodlight, tome 1. Frustration

Une famille de vampires, aussi immortels et puissants que de teint cireux, pourrait-elle vivre au milieu des mortels sans que nul ne le sache ? Oui, si c’est au fin fond de l’Amérique, là où les vaches ont un Q.I voisin de celui de leurs éleveurs. Mais que se passerait-il si une jeune fille venue de la ville débarquait, pleine de doutes et armée d’une sagacité hors du commun ? Lorsque Bella Cygne rencontre Edouard Culdelaine, elle sait que plus rien ne sera jamais plus comme avant, mais elle est loin de se douter que son destin est de rejoindre le monde des ténèbres…

Si l’œuvre phare de Stephenie Meyer a déjà fait l’objet de parodies sous formes de romans ou de films, la bande-dessinée n’avait pas encore exploité le filon. Un manque comblé de fort belle manière grâce au premier chapitre de la série Bloodlight intitulé Frustration. L’album a été bichonné par des auteurs francophones qui au-delà d’un vulgaire pastiche, livrent une véritable interprétation de la saga Twilight sous le signe de l’humour.

Comme le démontrent souvent les productions hollywoodiennes, le risque de ce genre de projet serait de tomber dans le mauvais goût outrancier. Heureusement, l’équipe en charge de Frustration a su éviter la surenchère graveleuse, et propose une histoire très agréable à lire où les occasions de sourire ne manquent pas. Dans les grandes lignes, on retrouve la trame principale qui a fait le succès du roman, avec cependant quelques libertés qui changent tout. Les noms ont été remaniés et c’est ainsi que les Cullen deviennent les Culdelaine, les Quileut sont rebaptisés Kiloutou… Une francisation qui permet aux auteurs de s’approprier le récit pour le transformer en une bonne tranche de rigolade.

Le personnage de Bella est moins amorphe que dans l’œuvre originale. Plus entreprenante et acerbe envers son entourage, elle cherche par tous les moyens à dévergonder un Edouard Culdelaine désespérément prude. Les dialogues, jamais à court d’ironie, ne sont pas en reste, surtout qu’Edouard s’exprime avec un langage désuet qui le tourner en ridicule.

Si le scénario est une réussite, l’esthétique n’est pas en reste. Dessins et mise en couleur relèvent un dynamisme du meilleur effet. A noter que la BD ne tient pas compte du découpage littéraire, Frustration s’arrêtant à la moitié du roman Fascination et mêlange intentionnellement des éléments d’Hésitation. Le 1er tome de la série Bloodlight, paru aux éditions Kantik, est une franche réussite. Le tour de force de l’album tient à séduire par son humour dosé autant les fans de la série – avec un esprit ouvert – que les réfractaires aux romans. Vivement la suite !

Une réponse à Zaz – Esdras. Bloodlight, tome 1. Frustration

  1. Spooky dit :

    Moi aussi j’ai beaucoup aimé cette parodie. Certes, le scénariste fait des coupes franches dans l’histoire originale, tout en tentant de garder l’essentiel de l’intrigue, et en sabrant la plupart des scènes-chocs. Le potentiel comique de Twilight est ainsi exploité, enfin au moins une partie. Le dessin est hésitant entre du gros nez et du réaliste, mais reste assez expressif.

    Une chouette parodie donc.

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