Vergari, Luana – Civiello, Emmanuel. Kundan, tome 3. La nuit éternelle

L’influence de Kundan — qui a endossé l’identité de Lord Benedict — ne cesse de croître. Il est ainsi parvenu à séduire la princesse Mary, et tous deux n’aspirent plus qu’à la bénédiction du roi pour convoler en juste noce. Mais dans la jungle, les alliés du vampire n’attendent que son signal pour déchaîner leur colère. Kiva, dame de compagnie de la princesse et ancienne prêtresse de Durga, semble être l’ultime rempart capable d’empêcher le mal de se répandre. Mais n’est-il pas déjà trop tard ?

Ce troisième tome clôt la série Kundan, entamée en janvier 2025, avec Luana Vergari au scénario et Emmanuel Civiello au dessin. Le jeu de manipulation de Kundan approche de son terme, et la confrontation finale entre le dernier des baitals et les dernières prêtresses de Durga paraît désormais inéluctable. Ce troisième opus s’éloigne toujours un peu plus des parallèles qui existaient entre le premier volet et le Dracula de Bram Stoker. Si le contexte historique est presque le même — la fin du XIXe siècle — de même que la dimension coloniale, la créature et ses opposants sont bien différents de Dracula et de ses antagonistes. Les auteurs puisent en effet dans le folklore indien pour matérialiser le choc entre un Empire qui cherche à imposer sa main de fer et ceux qui sont prêts à défendre leur liberté dans le sang. C’est également un récit de vengeance pour Kundan, qui aspire surtout à rayer de la carte celles qui ont causé la perte des siens. Au final, on retrouve la thématique de la corruption — Kundan séduisant la princesse et prenant la tête des thugs, devenu cohorte de vampires — mais l’impérialisme anglais apparaît plus en spectateur que comme le héraut de ses propres valeurs. Lesquelles ne lui permettent pas de comprendre ce qui se déroule sous ses yeux.

Graphiquement, on est dans la lignée des précédents tomes, portés par le style d’Emmanuel Civiello. Le trait de ce dernier se fond dans sa mise en couleur directe, qui flirte avec la peinture davantage qu’avec le dessin classique. Son approche visuelle colle parfaitement à l’univers de la série, et semble idéale pour donner autant vie à ce qui se trame dans la nuit qu’à la lumière qui nimbe la journée indienne.

Ce troisième tome lève le voile sur ce qu’est réellement Kundan. La scénariste puise dans le folklore local et ont choisi de faire de leur vampire un baital. Il s’agit d’une sorte de chauve-souris humanoïde, ni morte, ni vivante. Dans l’imaginaire des auteurs, Kundan est le dernier de sa race, quasi anéantie par les prêtresses de Durga. C’est d’une ancienne initiée que viendra son antagoniste majeur : elle sera appelée à être le bras armé qui mettra un terme définitif à la menace.

Un troisième tome qui clôt avec efficacité cette trilogie. Si je trouve que le final est un peu précipité — notamment le face-à-face entre les deux personnages principaux — l’ensemble se tient d’un bout à l’autre et confirme les qualités des opus précédents.

vergari-civiello-kundan-3-2 Vergari, Luana – Civiello, Emmanuel. Kundan, tome 3. La nuit éternelle

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