Bourdon, Chloé. A l’ombre des falaises

1901 à Birdcliff, dans une petit village de Cornouailles. Elisabeth, qui vient tout juste de perdre son père, mène une existence austère, imposée par sa mère et la froideur de cette dernière. Alors que sa jeune cousine vient passer quelques semaines avec eux, elle voit sa vie prendre un tournant lorsqu’elle fait la rencontre de Christopher Osborne, le fils métis du châtelain des environs. Entre les secrets qui recouvrent le passé de sa propre famille  et les rumeurs qui courent sur le jeune homme, Elisabeth va avoir fort à faire pour tenter de dénouer la vérité du mensonge.

Cette dernière publication en date se rapproche davantage du De notre sang d’Adeline Debreuve-Theresette, sans doute la publication la plus romantique (au sens de romance) des Editions du petit caveau (et le roman de l’éditeur que j’avais le moins apprécié). Si je ne suis pas totalement conquis par le livre de Chloé Bourdon, il est néanmoins nettement plus agréable à la lecture. Notamment parce que la romance est justifiée et s’intercale parfaitement avec le scénario, sans tomber dans la surenchère (et la facilité).

Chloé Bourdon a un style efficace, même si je ne lui trouve pas particulièrement de personnalité très affirmée. La plume semble décrire sans hésitations l’univers où se déroule le récit mais il manque un je ne sais quoi pour dépasser le stade de la simple scénarisation. L’histoire prend également son temps, et malgré quelques ficelles un peu trop évidentes, donne envie de connaître les dessous de l’histoire. Lesquels ne seront révélés que dans les dernières pages, au cours d’une montée en puissance de l’action qui permettra de refermer les questions en suspens, même si on aurait aimé plus d’éléments à se mettre sous la dent concernant la part vampirique des personnages (et son origine).

Les éléments en présence sont donc assez communs, mais l’auteur parvient à mettre sur pied une jolie histoire, où la romance parvient à ne pas phagocyter toute l’histoire, d’autant qu’elle se justifie par les premiers émois amoureux de l’héroïne. L’ambiance est assez réussie, et plonge le spectateur dans un début de siècle qui fleure bon l’époque victorienne, ses grandes demeures à la domesticité incontournable et ses tabous astreignants.

Niveau vampire, on découvrira ici des créatures quelques peu différentes des poncifs énoncés par Bram Stoker (qui est cité de nombreuses fois, l’auteur mettant en scène Elisabeth en train de lire Dracula). Ici, les vampires supportent sans problème la lumière du soleil, et les repoussoirs religieux. Pour autant, ils ne disposent de leurs pleins pouvoirs que lorsque la lune est pleine. Et on ne peut réellement les tuer que si le cœur leur est ôté de la poitrine (un simple pieu enfoncé dans le cœur ne suffit donc pas).

Une histoire au final pas désagréable, mise en scène par une plume efficace qui demande cependant encore à mûrir pour ajouter à l’ensemble une touche plus personnelle. La lecture est fluide, l’utilisation du mythe est pertinente (et référencée), bref une parfaite lecture d’été en attendant le retour de l’automne.

 

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