Leberecht, Scott. Midnight Son. 2011

Midnight Son conduit le spectateur dans la sillage d’un agent de sécurité atteint d’une sensibilité exacerbée avec la lumière. Condamné à ne pouvoir travailler que la nuit, il va peu à peu découvrir que sa condition évolue, et que l’anémie qui semble désormais le toucher pourrait bien être liée à un besoin quelque peu particulier. Difficile dans ce cas de s’investir dans une relation amoureuse, même si sa rencontre avec Mary risque de bouleverser un peu plus son quotidien.

Le contexte urbain dépouillé, la photographie assez crue et la musique électronique qui appuie avec discernement les temps forts du récit, concourent à crédibiliser l’ensemble, et à l’inscrire dans un contexte assez réaliste, malgré la lenteur de l’ensemble. Le nombre d’acteurs est assez réduit, l’histoire se focalisant sur ce personnage central avec lequel il est difficile de s’identifier, tant il est froid et peu communicatif. Jacob est en effet un anti-héros qu’il est dangereux de fréquenter, comme l’apprendrons à leurs dépends les autres protagonistes. A commencer par ceux qui cherchent à se rapprocher de lui, comme Mary. Car tout le monde a beau avoir le droit d’avoir ses secrets, certains sont nettement plus dangereux à affronter.

Jacob se frottera rapidement avec les caractéristiques habituelles du vampire. Pour autant, s’il a besoin de s’abreuver de sang pour être rassasié, et si une exposition prolongée à la lumière du soleil lui serait fatale, il n’éprouve pas de problèmes à toucher des objets religieux, ni à se refléter dans un miroir. Néanmoins, se sustenter sur des proies vivantes aboutit fatalement à la transformation de ces dernières en nouvelles créatures de la nuit. On est donc davantage dans le registre de la pathologie vampirique que de la malédiction.

Un film assez atypique, qui ne fait pas dans la surenchère d’effets spéciaux et s’avère essentiellement porté par un acteur principal pour le moins convainquant. Tout n’est pas parfait (le personnage du policier est un peu caricatural), mais l’ambiance pesante est réussie et la découverte progressive des constituantes du mal dont est atteint Jacob est particulièrement bien amené.

Leberecht, Scott. Midnight Son. 2011
Leberecht, Scott. Midnight Son. 2011
Leberecht, Scott. Midnight Son. 2011 

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